Pourquoi les feuilles des arbres ont-elles des formes si différentes ?
La forme des feuilles varie énormément d’une espèce végétale à l’autre, de la minuscule Cassiope tétragone, qui pousse dans les toundras arctiques avec des feuilles de moins d’un millimètre carré, au gigantesque bananier, dont les feuilles dépassent un mètre carré. Comment expliquer de si grandes différences ? nous demande un lecteur. C'est notre question de la semaine.
"Pourquoi les feuilles des arbres n'ont-elles pas toutes la même forme ?", nous demande Guillaume Girard sur notre page Facebook. C'est notre question de lecteur de la semaine. Pour y répondre, (re)découvrez ci-dessous un extrait de notre article "Pourquoi les feuilles des arbres sont-elles si différentes ?" publié sur notre site internet en 2017.
Toutes les formes de feuilles existent
La modeste Cassiope tétragone qui couvre les sols de toundra arctique arbore des feuilles de moins d’un millimètre carré. A l’autre bout du spectre, le bananier présente des appendices de plus d’un mètre carré ! Entre les deux, toutes les tailles existent. Mais quels sont les mécanismes qui conditionnent la surface foliaire ? A priori, la réponse est évidente.
En présence de chaleur et d’eau en abondance, les plantes sont plus luxuriantes. Une équipe internationale menée par Ian Wright de l’Université Macquarie en Australie a vérifié cette assertion. Ses résultats, publiés dans la revue Science en 2017, révèlent une réalité beaucoup plus complexe.
Un bananier vivace est photographié en Guadeloupe, le 10 avril 2018. Crédits : Helene Valenzuela / AFP
"Partout, tout se résume à une question de budget énergétique quotidien"
L’étude croise la taille des feuilles de 7600 espèces situées dans 700 zones climatiques différentes. "Partout, tout se résume à une question de budget énergétique quotidien. En réalisant le bilan des gains et pertes d’énergie à la fois durant le jour mais aussi durant la nuit, il est possible de déterminer si la température de la feuille dépassera les seuils létaux situés entre -5°C et +50°C", expliquait en 2017 Vincent Maire, chercheur à l’Université du Québec à Trois Rivières (Canada) et co-auteur de l’étude.
Il existe bien des zones géographiques où la chaleur et l’abondance d’eau font qu’il n’y a pas de limite théorique à la taille des feuilles. Il s’agit principalement du bassin amazonien et de la forêt équatoriale africaine. Là, les plantes ont suffisamment d’e[...]