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Pourquoi Dupond-Moretti s'est déjà mis à dos les magistrats

Une nomination polémique. Les deux principaux syndicats de magistrats appellent jeudi à des rassemblements pour protester contre le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Ils jugent que le garde des Sceaux "attaque" et "affaiblit" l'institution judiciaire, alors qu'il devrait la protéger. Ce mouvement de protestation s'inscrit dans un contexte tendu. Le dernier épisode en date vient de l'annonce lundi du ministre de nommer une avocate pénaliste, Natalie Roret, à la tête de l'Ecole nationale de la magistrature. Pour la première fois en plus de 60 ans d'existence, l'ENM sera dirigée par une non-magistrate. Eric Dupond-Moretti a dit vouloir "rompre" avec les "traditions surannées" et la "tentation du vase clos et de l'entre-soi".

Entre l'ancien avocat et les magistrats, un désamour de longue date. La nomination surprise en juillet de ce ténor du barreau au ministère de la Justice avait été fraîchement accueillie. L'Union syndicale des magistrats (majoritaire) y avait même vu une "déclaration de guerre à la magistrature". Dupond-Moretti est un critique de longue date des magistrats et de la justice en France. Dans un livre en 2018, il souhaitait même supprimer l'ENM, où l'on apprendrait "que l'avocat est l'ennemi". A son arrivée au gouvernement, pourtant, le garde des Sceaux avait tenté de se montrer conciliant. Il ne cachait pas sa volonté de réformer la profession et de lutter contre le "corporatisme", tout en reconnaissant qu'il n'aurait pas le temps de changer le syst...


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