Pourquoi Donald Trump veut acheter le Groenland ?

Depuis 5 ans, le futur nouveau président des Etats-Unis est déterminé à acheter le Groenland à l'État danois. Une envie réaffirmée ce dimanche. Pour quelles raisons ? Qu'en dit le Danemark ?

Dès 2019, Donald Trump avait sérieusement planché sur l'achat du Groenland avec ses conseillers (AP Photo/Rick Scuteri)
Dès 2019, Donald Trump avait sérieusement planché sur l'achat du Groenland avec ses conseillers (AP Photo/Rick Scuteri)

À un mois de son entrée à la Maison blanche, Donald Trump réitère l’une de ses envies profondes : acheter le Groenland. Ce dimanche, le milliardaire et futur président des États-Unis annonçait le choix de son ambassadeur américain au Danemark : Ken Howery, cofondateur de Paypal. L’occasion pour lui de répéter pourquoi, selon lui, ce territoire rattaché au Danemark doit revenir aux mains des États-Unis. Le 3ème plus gros pays d’Amérique du Nord (en terme de superficie) représente pour lui un succès stratégique géopolitique et militaire, qui abonde en ressources naturelles.

"Pour des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde entier, les États-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue", a précisé Donald Trump sur le réseau social Truth Social.

Le Royaume du Danemark possède le Groenland depuis le 18ème siècle. Au fil du temps, plusieurs étapes ont marqué l'autonomie progressive (puis définitive en 1953) de cette île de 2 millions de kilomètres carrés, aujourd'hui occupée par près de 57 000 habitants. Si ses habitants possèdent de fait la nationalité danoise, le Groenland a un statut d'autonomie interne, tout en restant sous la souveraineté du Danemark.

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C'est le 21 août 2019 que Donald Trump a exprimé pour la première fois son intérêt pour le Groenland. Déjà président des États-Unis à l'époque, il était alors principalement attiré par les ressources naturelles du pays et son importance géopolitique.

Les dirigeants danois s'étaient montrés peu enthousiastes. "Le Groenland n’est pas à vendre. Le Groenland n’est pas danois. Le Groenland appartient au Groenland. J’espère vivement que cela n’est pas sérieux", avait déclaré la Première ministre danoise Mette Frederiksen lors d’une visite au Groenland en 2019.

Plus taquin, le premier ministre groenlandais Kim Nielsen aurait, lui, souligné que "l’explorateur Leif le Chanceux (970-1020), fils d’Erik le Rouge, a grandi au Groenland. Il est le premier Européen à avoir découvert l’Amérique. Il est donc naturel que la nation groenlandaise récupère les Etats-Unis", rappelle Le Monde.

L'étude de ce projet a pourtant perduré durant tout le premier mandat de Donald Trump, avant d'être totalement abandonnée par l’administration du président Joe Biden, rappelle le New York Post. En 2019, le Wall Street Journal rapportait que Donald Trump y voyait un "héritage semblable à l'admission de l'Alaska au sein des États-Unis par le président Dwight Eisenhower". Lors de conversations très sérieuses avec ses conseillers, le magnat de l’immobilier aurait attentivement étudié les ressources du Groenland.

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Interrogé par les journalistes, il répondait à l'époque qu’il s’agirait d’une "grosse transaction immobilière" et que l’île de l’Arctique "fait beaucoup de mal au Danemark parce qu’ils perdent environ 700 millions de dollars chaque année pour l’entretenir… Et stratégiquement, pour les Etats-Unis, ce serait sympa".

"Le Groenland est riche en ressources précieuses (…). Nous sommes prêts à faire des affaires, pas à vendre", avait alors officiellement réagi le ministère groenlandais des affaires étrangères sur Twitter.

De retour dans le bureau ovale, Donald Trump semble plus intéressé que jamais par l'achat de la plus grande île non continentale du monde, grande comme quatre fois la France. Situé à 1 200 km des côtes américaines de l’Alaska alors qu’il est à 3 500 km de Copenhague, le Groenland ne devrait toutefois pas changer de mains de sitôt.

Ce lundi 23 décembre, le Premier ministre danois, Mute Egede, a réagi aux nouveaux propos de Donald Trump. "Le Groenland est à nous", a-t-il assuré sur son compte Facebook. "Nous ne sommes pas à vendre, et nous ne le serons jamais. Nous n'abandonnerons pas notre long combat pour la liberté. Mais nous devons rester ouverts à la coopération et au commerce international, et notamment avec nos voisins".

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Même son de cloche du côté des opposants au président républicain. "Trump n'est même pas encore au pouvoir, et nous sommes déjà en train de devenir la risée du monde", a déploré sur X le groupe Republicans Against Trump (Républicains contre Trump).