Pourquoi dit-on "jeter l’éponge" ?

Vous avez commencé à déménager votre appartement situé au premier étage, tout seul. Mais après avoir descendu les premières marches de l’escalier en colimaçon avec votre vaisselier, vous jetez l’éponge. Votre professeur vous a donné un devoir de mathématiques, mais après y avoir passé des heures, vous n’avez pas trouvé la solution. Là aussi, vous jetez l’éponge. Quelle que soit la tâche, physique ou intellectuelle, quand vous ne parvenez pas à atteindre votre but, cette expression vous vient en tête. Contrairement à d’autres, elle n’est pas si ancienne.

"Jette l’éponge !" criait Duke l’entraîneur à Rocky Balboa, dans le film Rocky IV (1985). Il parle bien au sens propre. Il y a vraiment une éponge, ou plutôt une serviette, utilisée pendant les matchs de boxe. Quand un round vient de se terminer, les deux boxeurs vont chacun dans le coin qui leur est dédié, pour récupérer un court instant. Leurs entraîneurs en profitent pour leur rafraîchir le visage à l’aide d’une serviette-éponge. Il fallait bien ça pour soulager les hématomes et nettoyer le sang. Au cinéma, les blessures sont un peu exagérées au nom du spectacle. Jeter l’éponge se faisait aussi, une tradition apparue sur les rings de boxe à la fin du XIXe siècle, en Angleterre.

Quand un boxeur n’est plus en état de se battre, son entraîneur peut décider d’arrêter le combat. Pour le signaler à l’arbitre, il doit jeter la serviette-éponge au milieu du ring. L’arbitre comprend le message : le coach déclare forfait au nom de (...)

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