Pourquoi Bruno Le Maire présentera ce texte budgétaire en « session extraordinaire » au Parlement
POLITIQUE - Qui dit automne dit heure des budgets au Parlement. Le gouvernement sait que la partie s’annonce compliquée et n’exclut pas de recourir au 49.3. Mais avant cette échéance, Bruno Le Maire ne désespère pas de trouver un accord pour faire passer la loi de programmation des finances publiques (LPFP) présentée à l’Assemblée hors du calendrier initial.
Initialement prévue le 2 octobre, la rentrée des députés aura lieu dès le 25 septembre, en session extraordinaire convoquée par la Première ministre, rapportait Le Figaro au cœur de l’été. Avec au programme, cette loi de programmation des finances publiques.
« Nous la présentons en session extraordinaire parce que la LPFP représente un enjeu majeur pour le pays », justifie le ministre de l’Économie et des Finances dans un entretien au Figaro mardi 5 septembre. « Elle doit nous permettre de revenir à un niveau de dette publique de 108 % en 2027 contre plus de 112 % aujourd’hui et de repasser sous les 3 % de déficit public », ajoute-t-il.
Le Maire somme LR de faire preuve de « cohérence »
Interrogé sur la possibilité d’un 49.3 sur ce texte, le ministre des Finances assure que la présentation de ce texte en session extraordinaire n’est pas motivée par un éventuel recours à cet outil mais par l’idée de ne pas embouteiller le début de la session ordinaire.
Dans les faits cependant, cette astuce offre une porte de sortie au gouvernement : si le 49.3 est limité à une seule utilisation lors des sessions parlementaires, y recourir lors d’une session extraordinaire laisse intacte la possibilité de l’utiliser à nouveau lors d’une session ordinaire. Par exemple, sur le projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin.
Bruno Le Maire ne désespère pas de trouver « un accord avec LR », qu’il appelle à la « cohérence » et la « responsabilité ». « Tous les quatre matins, nous recevons les leçons de vertu budgétaire, très bien ! Mais pourquoi alors ne proposer que des dépenses publiques supplémentaires ? », cingle-t-il, étrillant de récentes propositions de son ancienne famille politique - comme la remise sur le carburant qu’il a écartée - coûteuses pour les finances publiques.
« Je souhaite que nous parvenions à des accords avec toutes les forces politiques qui croient dans la nécessité de désendetter la France, en particulier LR. Le désendettement n’est ni de droite ni de gauche, il est de l’intérêt supérieur de la nation », fait-il valoir. Bruno Le Maire assure avoir échangé avec le président du parti Éric Ciotti sur sa loi de programmation des finances publiques et dit « croire à sa volonté de cohérence, tout comme Olivier Marleix et Gérard Larcher. » Sans garantie que les élus suivront.
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