Pourquoi Anne Hidalgo, tout juste candidate pour 2022, ne se rend pas au congrès du PS

La maire de Paris et candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, le 16 septembre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La maire de Paris et candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, le 16 septembre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Un pied dedans, un pied dehors. Alors que la campagne d'Anne Hidalgo commence à peine, la candidate socialiste froisse déjà sa famille politique. Après avoir tergiversé, la maire de Paris ne se rendra finalement pas au congrès du PS à Villeurbane ce week-end. Officiellement, son absence est toute logique.

"Il y a les journées du patrimoine, la journée sans voiture, la manif des anti-pass sanitaire. Elle dirige Paris, c'est normal qu'elle y passe ses journées", explique la porte-parole du PS, Dieynaba Diop, à BFMTV.com.

Sa présence était pourtant attendue, à commencer par Olivier Faure, qui vient officiellement d'être réélu au poste de Premier secrétaire.

"Je ne vois pas pourquoi elle se priverait de venir à un congrès qui va l'ovationner, sauf à être timide. Ce serait dommage pour elle", jugeait le numéro un du parti dans Le Parisien.

A bonne distance de sa famille politique

"Si le PS me soutient, c'est bien, tant mieux. Mais je suis la candidate de tous les Français", assurait l'édile parisienne sur France 2 dimanche dernier. L'objectif est clair: apparaître comme une candidate détachée de la vie de son parti qui peut parler à la gauche mais aussi aux écologistes et aux macronistes déçus. Quelques heures avant son passage télévisée, Anne Hidalgo avait pourtant pris soin de se mettre en scène à Rouen, entourée de maires socialistes.

"Elle est un peu coincée. Elle a besoin des financements du PS et de ses militants pour que la campagne décolle. Et en même temps, elle a besoin d'élargir son socle électoral", confie un membre de son équipe de campagne à BFMTV.com.

Pas assez socialiste pour certains

Cette proximité en demi-teinte avec le PS déplaît en tout cas à certains apparatchiks, à l'instar du maire de Dijon, François Rebsamen.

L'ex-ministre du travail vient de démissionner de la présidence de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains. Il réclame un débat entre Anne Hidalgo et Stéphane Le Foll qui se verrait bien lui aussi investi par le PS pour 2022. "Quels sont les thèmes qui sont retenus? Quel est le programme? On ne peut pas découvrir les propositions dans la presse! Je n’ai rien contre Anne. Mais je veux savoir où on va et ce n’est pas possible d’avoir une réponse", explique François Rebsamen dans un entretien à Libération.

"Le parti va chercher des gages de socialisme. Si elle ne mène pas une campagne très identitaire, ça lui sera reproché. Rebsamen n'est sûrement que le premier sur la liste à hausser le ton", juge de son côté, l'ancienne présidente du Mouvement des jeunes socialistes, Roxane Lundy, contactée par nos soins.

Anne Hidalgo devra d'ailleurs encore se soumettre au vote des militants socialistes pour être désignée officiellement candidate du PS pour l'élection présidentielle, lors d'un nouveau congrès à une date pour l'heure encore inconnue.

Article original publié sur BFMTV.com