Rares sont les films qui provoquent un tel raz-de-marée émotionnel et qui restent ancrés en vous des mois après les avoir découverts. 120 battements par minute, Grand prix du Jury au festival de Cannes, est de ceux-là. Explications.

De quoi ça parle ? Des militants d’Act Up Paris au début des années 90, alors que le sida tuait encore dans l’indifférence. Le long-métrage conte en parallèle la vie de l’association, ses actions, ses coups d’éclats, et l’histoire d’amour de deux de ses jeunes membres.

Pourquoi on est bouleversé ? Parce que le drame de ces jeunes gens malades est aussi grand que leur soif de vivre, de se battre, de lutter contre les injustices. Impossible de rester de marbre devant la détermination de ces hommes et femmes qui, en l’absence de traitement efficace à l’époque, se savaient condamnés à une mort prématurée.

Ce qu’on apprend ? Beaucoup, surtout le jeune public à qui il reste utile de rappeler les ravages de cette épidémie. Outre son aspect pédagogique (sans être didactique ou donneur de leçons), le film recréé aussi des actions qui auront marqué l’histoire d’Act Up et des médias, comme par exemple cette capote géante installée sur la Concorde en 1993.

Ce qui frappe ? L’amour, la solidarité et la colère de ce collectif qui, malgré des désaccords internes (non dissimulés ici), se battait pour le droit des malades, le respect de chacun et la liberté de tous.

La scène à retenir ? Celle de la gay Pride, pour son énergie, son habileté à avoir capté l’air du temps, sa rage. Et la dernière demi-heure qui sert la gorge, tire les larmes et provoque un choc durable et inoubliable.

Son casting ? Epatant. Le César du Meilleur Espoir ne saurait échapper à Nahuel Perez Biscayart, héros jusqu’au-boutiste de cette histoire d’amour et d’engagement. Le jeune acteur sera d’ailleurs bientôt à l’affiche d’Au revoir là-haut, le prochain film très attendu d’Albert Dupontel.

De Robin Campillo. France, 2h20.

Découvrez la bande-annonce de 120 battements par minute :

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