Pourquoi les États-Unis ont-ils sauvé First Republic Bank ?
Les autorités n’ont pas traîné pour organiser le sauvetage de First Republic, une banque états-unienne en grande difficulté depuis la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) en mars et les turbulences qui ont agité le secteur depuis. Mais la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l’agence qui assure les dépôts des particuliers et gère les faillites bancaires aux États-Unis, “a adopté une démarche sensiblement différente pour remédier à la situation”, explique le Financial Times.
La prise de contrôle de SVB le 10 mars s’était faite “au beau milieu d’une journée de travail, avant même d’avoir trouvé un repreneur potentiel”. Pour First Republic, la FDIC a agi “dans la nuit de dimanche à lundi” en plaçant la banque sous séquestre et en négociant “rapidement un accord avec JPMorgan”, pour que le numéro un du secteur reprenne “tous les dépôts, y compris les comptes présentant des soldes très élevés”.
Dérogation
La FDIC a choisi sa “méthode préférée” en matière de faillite bancaire, explique le quotidien économique, et a mené l’opération sans autre intervention gouvernementale. “JPMorgan versera 10,6 milliards de dollars [un peu moins de 10 milliards d’euros] à l’autorité de régulation, tandis que la FDIC lui accordera un prêt de 50 milliards de dollars sur cinq ans”. L’opération devrait coûter “13 milliards de dollars au fonds d’assurance”. Lors de la faillite de SVB, qui “avait provoqué des retraits massifs dans plusieurs autres banques”, le gouvernement Biden avait, pour calmer la panique, décidé d’assurer tous les dépôts, même au-delà du plafond habituel de 250 000 dollars.
En temps normal, rappelle le journal britannique, “la plus grande banque américaine n’aurait pas pu acheter First Republic pour des raisons de concurrence”, puisque JPMorgan dépasse déjà la limite de 10 % des dépôts assurés aux États-Unis. Mais JPMorgan a obtenu une “dérogation” parce qu’elle a fait “de loin la meilleure offre”.
Cette acquisition n’est pas pour autant spontanée et issue du seul secteur bancaire, note le Financial Times. “Jamie Dimon, directeur général de JPMorgan, a déclaré lundi [1er mai] que son institution n’était passée du statut de conseiller de First Republic à celui d’acheteur qu’après que le gouvernement a demandé à la banque de ‘faire un pas en avant’.”
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