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Pour Khodorkovski, Poutine replonge la Russie dans la stagnation

L'ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski estime que Vladimir Poutine réussira à surmonter les sanctions occidentales et la faiblesse des cours du pétrole mais que le président russe a plongé son pays dans une telle stagnation que c'est la Russie qui pourrait, au bout du compte, se disloquer. /Photo prise le 26 novembre 2015/REUTERS/Peter Nicholls

LONDRES (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine réussira à surmonter les sanctions occidentales et la faiblesse des cours du pétrole mais il a plongé son pays dans une telle stagnation que c'est la Russie qui pourrait, au bout du compte, se disloquer, a déclaré jeudi l'ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski. Celui qui fut l'homme le plus riche de Russie, arrêté en 2003 alors qu'il s'opposait à la politique de Poutine et libéré dix ans plus tard, estime dans une interview accordée à Reuters à Londres que le numéro un russe a ramené la Russie à la stagnation de l'ère Brejnev, dans les années 1970. "La Russie a replongé dans une situation analogue à celle de la fin des années 1970", a-t-il dit. "Nous en sommes aux dernières phases de la période de stagnation de Brejnev. Poutine est plus jeune et, malheureusement, cette (stagnation) risque de durer plus longtemps". Mikhaïl Khodorkovski, qui dirigeait naguère la plus grande compagnie pétrolière russe, Ioukos, pense que l'Occident finira par assouplir les sanctions prises contre la Russie du fait de l'annexion de la Crimée et de son attitude vis-à-vis de l'Ukraine. "Sans doute les sanctions ne seront-elles pas officiellement levées mais elles seront assouplies, parce que les dirigeants politiques occidentaux subiront des pressions en ce sens du monde des affaires", a-t-il expliqué. "Si vous vous demandez quelles sont les chances de survie de la Russie dans ses frontières actuelles, je dirai qu'elles seront plus grandes si Poutine part dans les cinq à huit ans que s'il se maintient encore quinze ans", ajoute Khodorkovski. "Je parle de la survie de la Russie dans ses frontières actuelles", a-t-il souligné. (Dmitri Jdannikov et Guy Faulconbridge; Eric Faye pour le service français)