Portugal : vers la fin des visas dorés ?
L’annonce n’a pour l’instant été faite qu’oralement et au détour d’une réponse à un journaliste. Interrogé hier sur le nouveau visa proposé aux nomades numériques au Portugal à la suite de son intervention au Web Summit, la grand-messe de la tech en Europe qui se déroule chaque année à Lisbonne, le Premier ministre socialiste António Costa a déclaré que son gouvernement envisageait de mettre fin aux visas dorés. “Ils ont déjà probablement rempli leur fonction et il ne se justifie pas actuellement qu’on les maintienne”, a-t-il admis, rapporte le Jornal de Notícias.
Ces autorisations de résidence sont octroyées à de riches investisseurs étrangers qui s’engagent à débourser au moins 500 000 euros pour un achat immobilier, investir au moins 1 million d’euros dans l’économie portugaise ou créer dix emplois. Ce programme, qui leur permet de circuler librement en Europe, avait été lancé par le Portugal en 2012 quand le pays se trouvait sous perfusion financière de l’Union européenne et recherchait des capitaux étrangers.
En une décennie, le Portugal a ainsi capté 6,54 milliards d’euros, en échange de plus de 11 000 permis de résidence. Selon une partie de la classe politique portugaise, ces investissements, à 90 % dans l’immobilier, ont contribué à faire s’envoler le prix des maisons et des appartements, notamment à Lisbonne et Porto, où les visas dorés ont d’ailleurs été suspendus.
“Une très mauvaise idée”
La députée du Bloc de gauche Mariana Mortágua a aussitôt réagi sur Twitter et invité le chef du gouvernement à joindre l’acte à sa parole en soumettant cette proposition au vote du Parlement dans le cadre du prochain budget de l’État.
https://twitter.com/MRMortagua/status/1587782374003187713
Si, de gauche à droite, les partis portugais conviennent que ce programme doit être réévalué, d’autres plaident pour le maintien des visas dorés, à l’instar de José Manuel Diogo, président de l’association Portugal Brasil 200 anos, dans les colonnes du Jornal de Notícias ce matin :
“Ce dont le Portugal a vraiment besoin, ce sont des investisseurs sédentaires, pas des nomades numériques […]. Envisager de supprimer l’une des politiques qui ont placé le Portugal au centre des forums internationaux d’investissement est une si mauvaise idée qu’elle doit être réfutée.”
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