Portugal: cinq prisonniers, dont quatre jugés "très dangereux", s'évadent d'une prison de haute sécurité

Ils ont pris la fuite à l'issue d'une opération "très bien préparée". Cinq hommes âgés de 33 à 61 ans, dont quatre considérés comme "très dangereux", se sont échappés samedi 7 septembre d'une prison portugaise de haute sécurité située à 70 kilomètres au nord de Lisbonne, rapporte plusieurs médias britanniques dont le quotidien Jornal de Noticias et Sky News.

Les cinq personnes qui sont se sont enfuies avaient été condamnés à des peines allant de sept à 25 ans de prison pour des faits de trafic de drogue, de kidnapping, de vols, de blanchiment d'argent ou encore de violences. Il s'agit de deux Portugais de 33 et 61 ans, un Britannique de 39 ans, un Argentin de 59 ans et un Géorgien de 42 ans.

"Aide extérieure"

Hormis le détenu condamné à sept ans de prison, le ressortissant géorgien, les autres sont considérés comme "très dangereux", a précisé Luis Neves, directeur national de la police judiciaire portugaise, au quotidien Jornal de Noticias.

"Ces personnes sont prêtes à tout pour rester libres (...) y compris le fait de mettre des vies humaines en danger", a-t-il affirmé.

Pour s'extraire du centre pénitentiaire de Vale de Judeus, les cinq hommes ont bénéficié d'une "aide extérieure" fournie par des complices: ils sont parvenus à leur transmettre une échelle, ce qui "a permis aux détenus d'escalader le mur", précise l'administration pénitentiaire portugaise.

Enquête interne

Une fois sortis des murs de la prison, les fugitifs ont embarqué dans deux voitures qui les attendaient à proximité. Selon Luis Neves, ces détenus avaient déjà tenté de s'échapper plusieurs fois.

"Ils ont réussi à passer outre un filet parce qu'il n'y a pas de gardes pour surveiller le périmètre", a indiqué Frederico Morsais, président du syndicat national portugais des gardiens de prison.

"Il n'y a plus de postes de garde dans les miradors depuis neuf ans. Les caméras ont tout filmé, mais il n'y avait pas de possibilité de réagir à cause de l'absence de gardiens de prison", a de son côté déplore Herminio Barradas, le président de l'Association des chefs de gardiens de prison, un autre syndicat pénitentiaire.

Selon les deux syndicats, il y avait 20 gardiens en service au moment de l'évasion pour un centre qui compte plus de 500 prisonniers. Un chiffre contesté par Rui Abrunhosa, le directeur général du service national de la réinsertion et de la détention, qui a donné le chiffre de 33 agents en poste, expliquant par ailleurs que le personnel de la prison ne s'était rendu compte de l'évasion que lorsqu'ils ont constaté que les détenus ne se trouvaient pas dans leurs cellules.

Une enquête interne a été ouverte par l'administration pénitentiaire portugaise.

Article original publié sur BFMTV.com