Portrait-robot du Carioca, l’habitant de Rio de Janeiro
La riche histoire de la ville de Rio de Janeiro a façonné au fil du temps un type bien particulier : le Carioca. Voici son portrait, entre empathie et réalisme.
Étymologie
Carioca est un nom d’origine tupi, la langue parlée par les Indiens de la région. Certains disent qu’il viendrait de kari (“homme blanc”) et de oka (“maison”) : ce serait donc “la maison de l’homme blanc”. D’autres précisent : il vient de akari (une espèce de poisson à grandes écailles) et de oka. Les Indiens appelaient les Portugais Akari car leurs cuirasses les faisaient ressembler à ces poissons. D’autres encore ont une explication différente : le mot viendrait de carijó (une tribu indienne du coin) et de oka. Bref, il y a débat, controverse – un bon prétexte à discussion. Ça tombe bien : les Cariocas adorent tchatcher ! Le nom fut d’abord donné à la plus grande rivière de la région puis, par extension, aux habitants de la ville.
Orgueil
Les Cariocas sont très fiers d’être cariocas et sont même quelque peu chauvins. Surtout quand ils sont cariocas da gema (“du jaune de l’œuf”), c’est-à-dire des vrais de vrais. Ils sont d’abord chauvins vis-à-vis de leurs rivaux paulistes mais surtout vis-à-vis des fluminenses, les habitants du reste de l’État de Rio de Janeiro (hors de la capitale), qu’ils considèrent comme des provinciaux, des ploucs. Les autres Brésiliens, eux, s’amusent de l’humour, de la gouaille, de l’argot et de l’accent des Cariocas. Ils apprécient leur bonne humeur, leur convivialité et leur sens de la fête. Mais ils s’irritent devant leur irresponsabilité, leur laxisme, leur indiscipline et leur tendance à considérer qu’au Brésil tout leur est dû !
Clichés
Dans sa chanson Cariocas, la chanteuse Adriana Calcanhotto reprend deux amusants clichés sur les Cariocas : ils n’aiment ni les jours nuageux ni les feux rouges ! Bien vrai : pas question d’aller à la plage un jour où le temps est couvert. Les jours de pluie ou de froid glacial (comme en ce moment : 10 ºC la nuit et 20 ºC la journée !), le Carioca ne sort pas de chez lui, rechignant à aller travailler. Quant aux feux rouges, le conducteur carioca cherchera toujours à les griller avec habileté et sous le prétexte de l’insécurité : s’arrêter est une perte de temps inutile !
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