"Porto Rico, île flottante d'ordures": une blague raciste au meeting de Donald Trump fait polémique
Donald Trump voulait en faire une démonstration de force, le candidat républicain à la présidentielle américaine devra également composer avec la polémique. Son meeting organisé ce dimanche 27 octobre dans le légendaire Madison Square Garden de New York fait beaucoup réagir à huit jours du scrutin.
Si l'ancien président des États-Unis a réussi à remplir les 20.000 places de "l'arène la plus célèbre du monde", dans un bastion démocrate et progressiste, des propos envers les Portoricains tenus par l'humoriste Tony Hinchcliffe suscitent des critiques.
Ce dernier a comparé Porto Rico, dont beaucoup de natifs résident à New York, à "une île flottante d'ordures au milieu de l'océan", entraînant des rires dans le Madison Square Garden, mais aussi une certaine gêne, selon le reporter de BFMTV, présent sur place.
"Ils sont tellement nombreux"
Lequel précise qu'il y avait très probablement des Portoricains, tout en rappelant que Donald Trump cherche à conquérir l'électorat latino-américain, traditionnellement acquis aux démocrates.
Tony Hinchcliffe s'est distingué par d'autres déclarations, s'essayant par exemple à cette comparaison: "Les Latinos adorent faire des bébés (...) Ils ne se retirent pas. Ils ne font pas ça. Ils rentrent, comme ils l'ont fait avec notre pays."
"Où sont mes Latinos ce soir?", a-t-il également demandé, avant d'ajouter face aux nombreuses réponses du public: "Vous voyez ce que je veux dire, c'est très ouvert (la frontière, NDLR). Ils sont tellement nombreux."
"Parallèle direct" avec un rassemblement nazi de 1939
La séquence a rapidement été dénoncée sur les réseaux sociaux par l'équipe de campagne de Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et adversaire démocrate de Donald Trump pour la présidentielle.
Selon son colistier, Tim Walz, cet événement en rappelle un autre: le rassemblement qui s'était tenu le 20 février 1939 à New York au Madison Square Garden à l'initiative du Bund germano-américain, organisation qui cherchait à promouvoir l'Allemagne nazi aux États-Unis. Il existe un "parallèle direct", a-t-il estimé ce dimanche.
Le Comité national démocrate a également riposté en projetant l'affirmation suivante sur un bâtiment à côté du Madison Square Garden: "Trump fait l'éloge d'Hitler." Une référence aux récentes affirmations de l'ancien chef de cabinet de celui-ci, John Kelly.
Cet ancien haut gradé de l'armée américaine a estimé la semaine passée que le candidat républicain répondait à la définition d'un fasciste, et a assuré que l'ex-président aurait dit que le dictateur nazi Adolf Hitler avait "fait de bonnes choses". Des propos immédiatement démentis par l'équipe de campagne de Donald Trump.
"Votez pour Kamala Harris"
Face aux déclarations de Tony Hinchcliffe, plusieurs stars portoricaines, comme le prince du reggaeton Bad Bunny, et Ricky Martin, ont montré leur soutien à Kamala Harris en relayant des vidéos de la démocrate sur Instagram. "Voilà ce qu'ils pensent de nous", a écrit Ricky Martin en faisant référence au meeting de Donald Trump. Et d'ajouter à ses 18 millions d'abonnés:"votez pour @kamalaharris".
Tony Hinchcliffe a répondu aux critiques sur X, accusant ses détracteurs de n'avoir "aucun sens de l'humour". "J'aime Porto Rico (...) Je me suis moqué de tout le monde... Regardez tout le spectacle", s'est-il justifié.
Au-delà de Tony Hinchcliffe, d'autres propos font réagir. Un militant conservateur a qualifié Kamala Harris d'"antéchrist" et a brandi un crucifix devant la foule qui applaudissait.
Tandis que l'ancien journaliste de Fox News, Tucker Carlson, a présenté la démocrate, fille de parents immigrés indien et jamaïcain, en ces termes: "une Samoane, une Malaisienne, une ancienne procureure californienne à faible quotient intellectuel."
Attaques de Trump contre Harris
De son côté, Donald Trump a multiplié les provocations pour accabler ses adversaires de tous les maux, accusant notamment Kamala Harris d'avoir "détruit" les États-Unis, tout en s'attaquant lui aussi à son quotient intellectuel, "très bas", selon lui.
"Vous avez détruit le pays (...) Kamala, tu es virée, va-t-en!", a-t-il lancé, avant de longuement dénoncer une "invasion" des migrants aux États-Unis et de promettre à nouveau "la plus grande opération d'expulsion" de l'histoire du pays.
Kamala Harris aura l'occasion de lui répondre très prochainement: elle a promis de dresser son propre "réquisitoire" contre Donald Trump ce mardi à quelques encablures de la Maison Blanche, à l'endroit même où ce dernier avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 juste avant qu'ils n'attaquent le Capitole.