Port-au-Prince débordé par ses gangs: «J'ai eu le réflexe de courir sous les tirs»

© RALPH TEDY EROL / REUTERS

En Haïti, la violence atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Depuis mercredi, la situation – déjà critique – à Port-au-Prince et ses environs devient intenable pour les résidents de la capitale haïtienne.

Depuis plusieurs jours, Port-au-Prince est le théâtre d'une véritable explosion de la violence. Même des quartiers jusqu'ici plutôt épargnés subissent désormais les attaques des gangs armés. Les assaillants tuent, violent et pillent. Des milliers de familles ont fui leurs maisons. Mais les endroits pour se mettre à l'abri deviennent de plus en plus rares. Et les assaillants interdisent la circulation dans les rues en construisant des barrages. Plusieurs sources concordantes ont affirmé à l'agence haïtienne Alterpresse qu'un nombre indéterminé de maisons auraient été incendiées.

En 48 heures, au moins 80 enlèvements ont été recensés partout dans la ville, y compris dans des quartiers cossus de Port-au-Prince et en plein jour. Parmi les victimes se trouve l'inspecteur général de la police nationale d'Haïti, enlevé vendredi avec sa fille alors qu'il l'accompagnait à l'école.

« Dès que ça tire, tu te caches »

Elle-même a été témoin d'un enlèvement vendredi après-midi à Pétionville, la banlieue chic de Port-au-Prince, située sur les hauteurs au sud de la capitale. « Il y a eu d'un coup beaucoup de tirs. Les bandits sont arrivés avec leur voiture, cagoulés et très armés. J'ai été envahie tout d'un coup par la peur et j'ai eu le réflexe de courir sous les tirs. Mais j'ai vu l'enlèvement », raconte-t-elle.

(Et avec AFP)


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