Pornographie: le site Jacquie et Michel juge "bizarre" l'enquête ouverte pour viols et proxénétisme

Le logo du site pornographique Jacquie et Michel. - Jaquie & Michel
Le logo du site pornographique Jacquie et Michel. - Jaquie & Michel

Un responsable du site de vidéos Jacquie et Michel, emblème du porno "amateur", a jugé vendredi "bizarre" l'enquête ouverte contre la société pour "viols" et "proxénétisme", après des témoignages d'actrices occasionnelles ayant tourné dans des vidéos qu'elle diffuse.

"Je tombe des nues", a réagi Thierry Doucre, le directeur marketing de Jacquie et Michel, auprès du quotidien 20 Minutes. Il a jugé "bizarre" l'ouverture de l'enquête, confiée à la police judiciaire parisienne.

"C'est étonnant car Jacquie et Michel n'est pas producteur des films. En réalité, les actrices ne tournent pas pour nous mais pour des sociétés de productions à qui on achète, ensuite, les films", a-t-il affirmé.

"On n'est pas propriétaires des vidéos"

"Nous passons un accord avec" les sociétés de production qui tournent les scènes. "On diffuse les films et on leur reverse un pourcentage qui a été négocié. Encore une fois, on n'est pas propriétaires des vidéos", a-t-il martelé.

L'enquête a été ouverte le 10 juillet sur la base d'un signalement adressé par trois associations féministes.

Osez le féminisme, les Effronté-es et le mouvement du Nid ont effectué ce signalement en février après la diffusion d'une vidéo par le site Konbini. Dans ce document intitulé "les coulisses sordides du porno amateur", deux femmes témoignaient de pratiques sexuelles imposées contre leur volonté au cours de tournages.

"J'ai vu que cela (l'enquête, ndlr) fait suite à un signalement d'associations féministes. Cela me fait rire jaune. Des associations abolitionnistes. Du genre de celles qui balancent du faux-sang sur les façades des boutiques...", a lâché le directeur marketing de Jacquie et Michel, entreprise florissante fondée en 1999 et qui concurrence désormais Dorcel, un des leaders de l'industrie pornographique.

"Nous serons aux cotés de la justice"

Thierry Doucre a dit être également surpris que des actrices aient subi des actes sexuels auxquels elles n'étaient pas préparées: "les cachets des actrices correspondent aux pratiques spécifiques et au nombre de participants auxquels elles vont être confrontées. Autrement dit, avec son contrat, une actrice sait normalement ce qui est prévu", a-t-il affirmé. Et d'ajouter: "Après libre à chaque producteur de fixer les choses...".

"Dès qu'on a connaissance qu'un tournage se passe mal, on arrête de collaborer avec la société de production concernée", a-t-il également assuré. Cela est "arrivé à deux reprises" en 2012 puis en 2013, selon le directeur. "Si l'enquête révèle des pratiques douteuses de certains producteurs, nous serons aux côtés de la justice pour les faire condamner", promet Thierry Doucre.

Article original publié sur BFMTV.com