En Pologne, les profs de catéchisme redoutent le chômage
Alors que la Pologne se laïcise à vitesse grand V, voilà que le gouvernement de Donald Tusk, plus libéral que les nationaux-conservateurs du PiS avant lui, souhaite également réduire le nombre d’heures de catéchisme dans les écoles. Le quotidien libéral Gazeta Wyborcza rappelle que “la ministre de l’Éducation, Barbara Nowacka, veut réduire les cours de religion à une heure par semaine d’ici à la prochaine année scolaire”.
Actuellement, les jeunes Polonais (et surtout leurs parents lorsque l’enfant a moins de 18 ans) ont le choix à l’école publique entre des cours de religion ou des cours d’éthique, à raison de deux cours par semaine. Ces matières restent cependant optionnelles.
Cette réduction “vise à faciliter l’optimisation de l’emploi du temps scolaire afin que les cours de religion optionnels puissent être facilement placés avant ou après les cours obligatoires”. Actuellement, les élèves qui ne les suivent pas se retrouvent avec des “trous” dans leur journée.
Cet amendement, qui fait encore l’objet de consultations, entrera en vigueur le 1er septembre 2025. Mais il inquiète déjà nombre d’enseignants catéchistes, qui sont allés jusqu’à “manifester le 14 octobre à Varsovie devant l’édifice du Parlement”, au nom des valeurs qu’ils défendent, souligne Gazeta Wyborcza. Le journal, qui a également pu consulter les comptes de groupes Facebook de catéchistes laïcs, souligne que les motivations réelles reposent néanmoins sur la peur “de perdre son emploi ou de [voir] ses heures de travail réduites”.
Reconversion massive
Nombre de ces enseignants témoignent sur ces plateformes d’une reconversion en cours, à l’instar de Jedrzej, qui a décidé d’enseigner auprès de personnes affectées par des handicaps mentaux. Un domaine particulièrement prisé qui se heurte parfois à une incompatibilité des diplômes.
Sur ces mêmes forums de discussion, certains tentent de se rassurer en arguant de “pénuries” d’enseignants dans des domaines comme “la biologie, la physique ou les mathématiques”.
De quoi inquiéter les parents d’élèves, rapporte le journal. À l’image de Magdalena, mère d’un garçon en quatrième classe (équivalent du CM1), qui redoute que “quelqu’un qui ait étudié des matières comme le droit canonique ou […] l’œcuménisme fasse un piètre candidat à l’enseignement de la physique, de la biologie ou de l’informatique”.
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