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Pollution de l'air : l'Etat français poursuivi en justice

En France, 48 000 décès par an sont imputés à la mauvaise qualité de l'air. Et cette année, pour la première fois, des victimes ont décidé de poursuivre l’État en justice, l'accusant de ne pas en faire assez pour protéger ses citoyens. Parmi elles, Alexandra Gentil, 43 ans, habitante de la banlieue parisienne. Il y a deux ans, elle découvre qu'elle souffre d'un cancer du poumon. "Il (le spécialiste) m'a dit que je devais être sans doute un dommage collatéral de la pollution de l'air. Il m'a dit aussi que c'était la faute à pas de chance. C'est à dire qu'il y a des gens qui peuvent peut-être fumer pendant des années... Je me suis retrouvée en chimio à côté d'un monsieur qui avait 75 ans. Il m'a dit : "ça fait 50 ans que je fume !". Et moi je lui ai dit :"j'ai 40 ans et j'en ai pas fumé une, pas une bouffée !", et je suis à côté de lui et je suis en chimio ", raconte Alexandra. Certes des mesures sont prises lors des pics de pollution, réduction de vitesse et restrictions de circulation. Mais de l'avis des spécialistes, la pollution "de fond", c'est-à-dire au quotidien est la plus problématique. Comme Alexandra, une trentaine de personnes vont mener ce combat judiciaire, soutenue par cet avocat spécialisé. " Si les victimes aujourd'hui, contrairement à il y a dix ans, ont décidé d'engager des recours c'est parce qu'elles en ont assez. Elles considèrent qu'il n'y a aucune raison qu'elles subissent de plein fouet la pollution de l'air, sans qu'il y ait de responsabilité dégagée et sans qu'elles soient indémnisées de leur préjudice ", explique François Laforgue. Ce lundi une étude, publiée par l’Aix-Marseille School of Economics (AMSE)-Greqam (Aix-Marseille Université AMU) , a évalué à 53 milliards d'euros, le montant que la France pourrait économiser chaque année si elle respectait les valeurs guides de l'OMS pour la qualité de l'air.