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Politique : le piège du clivage communautaire

François Hollande entouré du maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, et du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 25 juillet.

L’attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray ayant ciblé des catholiques, l’Etat appelle à «faire bloc» alors qu’une partie de la droite attise les tensions.

C’était bien avant la funeste année 2015 et ses répliques macabres de 2016. Au plus fort du «ras-le-bol fiscal» de l’automne 2013, François Hollande enjoignait ses compatriotes à «faire bloc» pour la première fois. A l’époque, il s’agissait de «gagner les batailles qui, aujourd’hui, ne sont plus militaires mais économiques, et qui mettent en jeu notre destin et notre place dans le monde». L’expression était alors passée totalement inaperçue.

Au fil des dix-huit derniers mois, entre prémonition du pire et vœu pieu, elle rejaillit dans les déclarations présidentielles, de plus en plus fort à chaque nouvel attentat : «Faire bloc.»«Nous devons être dans un ensemble, une cohésion, un bloc. Un bloc que personne ne doit pouvoir fissurer, a intimé le chef de l’Etat devant la mairie de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Les Français doivent savoir que leur force tient à leur cohésion.» Pour Hollande, «ce sont les catholiques qui ont été frappés, mais ce sont tous les Français qui se sentent concernés».

«Trou noir». Depuis les attaques du 13 Novembre à Paris et à Saint-Denis, l’exécutif parle à mots de moins en moins couverts du risque de «dislocation» du pays. C’est même comme cela que les proches de Hollande justifient que le chef de l’Etat ait repris à son compte la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. Pour solidifier le pacte républicain et parer tout déchirement majeur de la société. «L’enjeu, c’était le pays, pas la droite», insistait encore un conseiller élyséen au début de l’été, réfutant un «simple coup politicien».«Là, c’est le toboggan sur le trou noir. On pourra s’estimer heureux s’il n’y a pas de mosquée qui crame ce soir», souffle un pilier de l’Assemblée trois semaines plus tard, accréditant l’idée d’une majorité tétanisée par la peur de voir le pays se fracasser sur les questions (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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