Polio, hépatite A... L'OMS se dit "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza

Les enfants de moins de 5 ans sont les plus exposés au risque d’infection, même si toute personne non vaccinée peut être infectée.

L'inquiétude monte dans la bande de Gaza. Ce mardi 23 juillet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré être "très inquiète" face à de possibles épidémies. Après l'hépatite A, c'est la poliomyélite qui fait surface dans le territoire.

"Je suis très inquiet. Je suis extrêmement inquiet (...) et il ne s'agit pas seulement de la polio. Il pourrait y avoir d'autres épidémies de maladies transmissibles qui pourraient survenir", a déclaré Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens.

Lors du point de presse régulier des agences humanitaires, le professeur a alerté sur cette propagation en soulignant que "l'hépatite A avait été confirmée l'année dernière" alors que "jusqu'à 14 000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.

Dans un territoire où l'eau et les conditions d'hygiène manquent, la propagation de la poliomyélite, cette maladie contagieuse, qui envahit le système nerveux et qui touche en grande partie les enfants âgés de moins de 5 ans, pourrait se faire en un claquement de doigts. L'OMS appelle à une "réponse rapide et optimale", au risque élevé de propagation du poliovirus.

Le docteur Saparbekov espère que des recommandations pourront être publiées ce dimanche, mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza. Il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre."

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale dans six échantillons de surveillance environnementale. Pour l'heure, aucun échantillon humain n'a été prélevé, "faute d'équipement pour le faire et de capacité de laboratoire pour tester ces échantillons", a expliqué le médecin Saparbekov.

Une équipe de l'OMS et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), qui se rend à Gaza jeudi 25 juillet, doit y apporter jusqu'à 50 kits pour collecter des échantillons humains qui seront ensuite envoyés en Jordanie.

Depuis le début du conflit, la guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien, où la famine menace et la plupart des hôpitaux sont hors service. Les habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont été déplacés selon l'ONU sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.

Article original publié sur BFMTV.com

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