Policiers mis en examen en Seine-Saint-Denis: "un bonne nouvelle" pour l'avocate de plaignants

En plein débat sur les violences policières, la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis est visée par 17 enquêtes préliminaires. On les surnommait « la bande des 21 ». Dès le mois de décembre 2014, la hiérarchie de la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) signalait le comportement odieux et raciste de certains de ces vingt-et-un fonctionnaires. Elle expliquait avoir entendu sur les ondes ses subordonnés se gargariser « de bosser le 31 », seul jour de l'année pour pouvoir « taper » sur certaines personnes. Après un signalement à l'administration, ces policiers sont mutés « dans l'intérêt du service ». Le linge sale est lavé en famille, sans que la justice ne soit avisée. Rackets de dealers, violences, propos racistes, interpellations illégitimes, confiscation de stupéfiants à des fins personnelles, procédures montées ou trafiquées… L'étendue et la diversité des soupçons donnent le vertige. Si bien que le préfet de police a annoncé ce jeudi la dissolution pure et simple du service. Du jamais-vu depuis l'affaire des méthodes douteuses de la BAC de Marseille. Quatre agents de la CSI 93, ont été mis en examen. Au total, 10 % des 150 fonctionnaires qui la composent pourraient être impliqués. - Brightcove

Quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis ont été mis en examen jeudi pour faux et usage de faux en écriture et atteinte arbitraire à la liberté individuelle et placés sous contrôle judiciaire. À l'origine de l'enquête autour des fonctionnaires: un contrôle de police survenu en 2019 à la suite duquel les deux clients de Raffaelle Guy ont porté plainte.

"L'un des fonctionnaires de police a jeté aux pieds de mon client un sac qui, vraissemblablement contenait des stupéfiants en lui disant: 'voila pourquoi je te contrôle', explique l'avocate. "Les choses vont se tendre au fur et à mesure, lorsque les fonctionnaires de police vont apprendre que la deuxième personne que je représente a filmé l'intégralité de la scène, au point que les policiers vont devenir extrêmement violents."

Cette scène racontée par Raffaelle Guy a également été filmée par la caméra de vidéosurveillance d'une épicerie devant laquelle a eu lieu le contrôle. Une preuve accablante contre les policiers, dont se félicite l'avocate.

"La seule raison pour laquelle on en est là aujourd'hui, c'est parce que l'intégralité de ces agissements ont été filmés", assure-t-elle, ajoutant que la mise en examen des fonctionnaires de police est "une bonne nouvelle".

La CSI 93 visée par 17 enquêtes

La plainte des deux clients de Raffaelle Guy, la première d'une longue série, a ensuite déclenché les nombreuses enquêtes - pas moins de 17 - visant ces quatre policiers et la CSI de Seine-Saint-Denis. L'annonce du démantèlement de la compagnie a ainsi été faite cette semaine.

Parmi les quatre policiers déjà mis en examen pour faux et usage de faux, trois d'entre eux ont également été mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique. L'un d'entre eux est aussi poursuivi pour "transport et détention non autorisés de stupéfiants", un autre pour "vol".

Conformément aux réquisitions du parquet, les quatre fonctionnaires de police ont été placés sous contrôle judiciaire avec l'obligation de "ne pas se rendre dans les locaux de police du département de Seine-Saint-Denis sauf en tant que plaignant ou mis en cause".

Article original publié sur BFMTV.com