29 policiers allemands mis à pied pour avoir partagé des images nazies

Ces dernières années, de nombreuses histoires liant l'extrême droite à la police allemande ont fait grand bruit de l'autre côté du Rhin.

Près d’une trentaine de policiers allemands ont été suspendus après la découverte de 126 images néo-nazies violentes partagées dans des groupes de discussion WhatsApp.

“C’est une honte pour la police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie”. C’est avec ces mots qu’Herbert Reul, le ministre de l’Intérieur du Land le plus peuplé du pays, décrit cette situation qui met toute une région, voire tout un pays, dans l’embarras. 29 policiers allemands ont été mis à pied après qu’un service de police a découvert 5 groupes de discussions dans lesquels 126 images passibles de poursuites pénales ont été partagées. Croix gammées, portraits d’Hitler, réfugiés dans des chambres à gaz, photos représentant un noir abattu... autant d’images choquantes, considérées comme de la “propagande extrémiste d’extrême droite”, qui ont poussé les autorités à sanctionner ces nombreux policiers.

Parmi les 29 policiers, onze sont directement poursuivis pour incitation à la haine raciale, révèle le Monde. En parallèle, 34 commissariats et domiciles privés ont été perquisitionnés, mobilisant au total plus de 200 policiers. “Il serait excessif de parler de cas isolés, mais il serait tout aussi excessif de dire que la police fait face, ici, à un problème structurel” a déclaré M. Reul. C’est pourquoi il a décidé d’engager un “délégué spécial” pour enquêter et faire la lumière sur les idées d’extrême droite qui se trouvent au sein de la police de ce Land de l’ouest de l’Allemagne. “Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire le ménage nécessaire”, a-t-il ajouté, déterminé.

170 enquêtes en 5 ans

Car il faut le rappeler, ces derniers mois, plusieurs affaires liant la police allemande à l’extrême droite ont choqué le pays. Si pendant des années, les politiciens et les chefs de la sécurité allemands ont rejeté la notion d’infiltration de l’extrême droite au sein des services de sécurité, ne parlant que de “cas individuels”, de plus en plus de faits semblent montrer le contraire. Au début de l’été, la ministre de la Défense a par exemple dissout un groupe des forces spéciales composé d’extrémistes d’extrême droite. De plus, comme le révélait le Tagesspiegel au début du mois, ce ne sont pas moins de 170 enquêtes qui ont ainsi été ouvertes contre des policiers accusés de liens avec l’extrême droite dans le pays sur ces 5 dernières années.

Les groupes de discussions ont été découverts à la suite de la confiscation du téléphone portable de l’un des policiers qui était soupçonné d’avoir transmis à la presse des informations confidentielles. Passé au crible, son téléphone a donc permis aux policiers de découvrir l’existence de ces conversations. “Jusque-là, toutes les informations dont nous disposions venaient d’un seul téléphone portable. Désormais, nous en avons davantage sous la main”, a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui laisse donc entendre que le pire pourrait être à venir.

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