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Policier tué à Avignon: une femme toujours en garde à vue, le point sur l'enquête

Le brigadier Éric Masson, tué par balles mercredi après-midi à Avignon. - Police nationale
Le brigadier Éric Masson, tué par balles mercredi après-midi à Avignon. - Police nationale

Introuvable. L'auteur des coups de feu qui ont tué mercredi un policier à Avignon est toujours activement recherché par les forces de l'ordre près de 24 heures après le drame survenu en plein centre-ville, a indiqué le procureur de la République d'Avignon lors d'une conférence de presse.

Les policiers, présents au moment des faits ou arrivés peu après sur place, sont en train de reconstituer le film minute par minute pour dérouler précisément le fil de ce drame au retentissement national.

> Une confrontation entre le brigadier et le dealer

Tout commence mercredi en fin de journée. Un appel radio est passé sur les ondes police peu avant 18h30, pour une demande d'intervention dans le centre-ville d'Avignon. Un attroupement est alors signalé autour d'un lieu identifié comme étant un point de deal.

Trois équipages sont appelés. Un équipage de brigade d'intervention, de retour d'une mission de Carpentras, arrive sur place. Parmi les trois policiers de cet équipage figure Éric, le policier abattu. Ils assistent alors en flagrant délit à une transaction de stupéfiants entre deux individus et une cliente qu'ils laissent se dérouler. Ils suivent à distance la cliente.

"Le brigadier Éric M. s'est porté à hauteur de la cliente et a fait état de sa qualité de policier, à ce moment-là, celle-ci a reconnu avoir acheté de la résine de cannabis, qu'elle lui a présentée", décrit le procureur de la République d'Avignon Philippe Guémas. "C'est à ce moment-là que les deux individus se sont avancés en direction des deux policiers et que l'un d'entre eux, qui portaient une sacoche en bandoulière, leur aurait demandé ce qu'ils faisaient là".

> Touché au thorax et à l'abdomen

Toujours selon le procureur, le brigadier Éric s'est avancé dans leur direction, tandis que son collègue est resté en retrait avec la cliente qui venait d'être contrôlée.

"Éric M. aurait alors décliné sa qualité de policier, mais l'individu à la sacoche s'emparait immédiatement d'une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l'atteignant au thorax et à l'abdomen", ajoute Philippe Guémas.

Son collègue riposte alors en tirant deux coups de feu en direction du meurtrier, mais le dealer parvient à prendre la fuite, tout comme son comparse. Le brigadier Éric M. décède de ses blessures quelques minutes plus tard, les secours ne parvenant pas à le ranimer.

"La qualification de meurtre est nécessairement retenue", a indiqué le procureur de la République.

> Le policier arrivé il y a 2 ans à Avignon

Éric, âgé de 36 ans, était pacsé et père de deux filles de 5 et 7 ans. Il était issu d'une famille de policiers: son père est ancien major de police aujourd'hui à la retraite. Son frère et sa sœur sont quant à eux policiers travaillant en région francilienne.

Brigadier depuis 2019, il avait été affecté à la Brigade Anti-Criminalité (BAC) du Val-de-Marne avant de rejoindre le service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) à Marseille.

Il intègre ensuite le Groupe Départemental d'Intervention (GDI) d'Avignon, il y a environ deux ans, un groupe d’appui opérationnel exerçant sur tout le département du Vaucluse des missions d’assistance, d'appui judiciaire, de contrôle et parfois de maintien de l’ordre.

> 80 enquêteurs mobilisés

Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire d'Avignon pour notamment tenter d'identifier et retrouver l'auteur des coups de feu. Une personne a été interpellée ce jeudi matin aux alentours de 6h. Il s'agit de la femme soupçonnée d'être la cliente en train d'acheter de la drogue et d'avoir été à proximité du lieu du meurtre.

"Son audition est toujours en cours, car elle a été témoin direct de la scène du meurtre", a déclaré le procureur de la République d'Avignon lors de sa conférence de presse.

Environ 80 enquêteurs sont mobilisés et de nombreux moyens sont mis en œuvre pour tenter d'obtenir des informations sur le tireur: recherche de vidéosurveillance dans les alentours, enquête de voisinage pour d'éventuels témoignages, criblage de la téléphonie qui borne dans les environs, renseignement territorial pour savoir qui fréquente habituellement ce point de deal, ratissage des alentours de la scène de crime pour d'éventuels indices...

Gérald Darmanin a rencontré ce jeudi matin tous les collègues du policier hors presse. Le collègue de la victime, à ses côtés au moment des faits, est sous le choc.

Article original publié sur BFMTV.com