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Police: Castaner annonce l'arrêt des contrôles d'identité comme "critère d’évaluation d’activité"

Christophe Castaner a multiplié les annonces, mais suffiront-elles à atténuer les critiques faites à la police ces dernières semaines? Lors d'une conférence de presse tenue ce lundi en fin d'après-midi depuis la place Beauvau, le ministre de l'Intérieur a assuré que la méthode d'interpellation controversée "de l'étranglement" serait abandonnée par les forces de l'ordre, tout en rappelant que la "tolérance zéro" serait adoptée en cas de soupçons de racisme.

"Je demande qu’il y soit mis un terme immédiatement"

De plus, le ministre a également abordé l'épineuse question des contrôles d'identité, parfois considérés comme étant des contrôles au faciès.

"Ce n’est pas une note de gueule. Ce n’est pas non plus une sanction pour un regard, ou une opération menée en fonction de la couleur de peau. Ça, c’est insupportable", a-t-il assuré, rappelant que ces derniers ne devaient pas être "le paravent des discriminations."

Ainsi, Christophe Castaner a expliqué avoir adressé "une instruction à tous les services de police et de gendarmerie afin de rappeler le cadre des contrôles d’identité."

"J’y rappelle que chaque policier et gendarme doit porter de manière visible son RIO (référentiel des identités et de l'organisation, ndlr), et je demande également que l’usage des caméras-piétons soit renforcé lors des contrôles d’identité. [...] S’il y a encore des services dans lesquelles les contrôles d’identité reste un critère d’évaluation d’activité, je demande qu’il y soit mis un terme immédiatement", souligne-t-il encore.

"Politique du chiffre"

Cette nouvelle annonce vient à l'encontre de celles prises par Nicolas Sarkozy, du temps où il était encore ministre de l'Intérieur, entre 2002 et 2004, lors du deuxième mandat de Jacques Chirac. L'ancien maire de Neuilly-sur-Seine avait alors pris à bras-le-corps les questions d'insécurité, dans ce qui avait été appelé une "politique du chiffre." Comme le rappelle L'Express, les interpellations avaient été privilégiées face aux enquêtes de fond, et les contrôles d'identité au faciès avaient bondi.

Une situation qui avait déplu, au sein même des rangs de la police. Selon une enquête qui portait sur 6000 officiers, réalisée par le syndicat de police Alliance, rappelle Le Monde70% d'entre eux avaient expliqué leur mal-être, soulignant que "faire du chiffre est essentiel", mais pour être "mieux récompensés" et non plus sanctionnés.


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Article original publié sur BFMTV.com