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La police anti-émeutes intervient contre des manifestants à Hong Kong

LA POLICE ANTI-ÉMEUTES INTERVIENT CONTRE DES MANIFESTANTS À HONG KONG

par Jessie Pang

HONG KONG (Reuters) - La police de Hong Kong a dispersé dimanche à coups de gaz lacrymogène une manifestation de plusieurs milliers de personnes, qui se sont ensuite éparpillées dans les rues en violation des consignes des forces de l'ordre.

Les autorités du territoire chinois avaient autorisé un rassemblement dans un parc du centre de Hong Kong mais refusé qu'il se transforme en marche et la police, en surnombre par rapport aux manifestants, est intervenue rapidement dès qu'un cortège s'est mis en mouvement.

Un canon à eau stationnait à proximité mais n'a pas été utilisé. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Des manifestants qui s'étaient enfuis dans les rues ont dressé des barricades à l'aide de meubles et de parapluies et brisé des feux de circulation en jetant des pavés.

La police anti-émeutes s'était déployée massivement en prévision de ce "siège universel contre le communisme" où plusieurs orateurs se sont adressés à la foule dans une atmosphère d'abord paisible. Des jeunes militants vêtus de noir et le visage masqué côtoyaient des personnes âgées et des parents venus avec leurs enfants.

Le mouvement prodémocratique à Hong Kong est entré dans son huitième mois en janvier mais l'intensité des manifestations est désormais bien moindre que ce qu'elle fut il y a quelques semaines encore.

La dernière grande manifestation a réuni le 1er janvier plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Né du rejet d'un projet de loi - retiré depuis - facilitant les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement de contestation s'est élargi pour demander notamment le suffrage universel direct et une enquête indépendante sur des accusations de brutalité policière.

Les forces de sécurité honkgonkaises procèdent désormais à des contrôles d'identité et des fouilles en amont des rassemblements.

Plus de 7.000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement, la plupart étant poursuivies pour incitation à l'émeute, un délit passible de dix ans de prison.

Dans le parc, dimanche, des militants proposaient d'écrire des messages à l'attention des personnes toujours en détention - dont on ignore le nombre - pour le nouvel an lunaire. Sur l'un, on pouvait lire: "Les Hongkongais n'abandonneront pas. L'avenir appartient à la jeunesse."

(version française Jean-Stéphane Brosse)