Polar – Ian Manook passe à la narrative non-fiction

Patrick Manoukian, alias Ian Manook, signe le premier livre de la nouvelle collection de Paulsen, « La Grande Ourse ».  - Credit:Françoise Manoukian
Patrick Manoukian, alias Ian Manook, signe le premier livre de la nouvelle collection de Paulsen, « La Grande Ourse ». - Credit:Françoise Manoukian

Avec un titre piqué à Barjavel (Ravage), et avec pour épigraphe une autocitation de l'auteur (sous un de ses noms d'emprunt, Roy Braverman), le premier livre de la nouvelle collection de Paulsen, « La Grande Ourse », ne se place pas exactement sous le signe de l'humilité… Néanmoins, Ian Manook, à qui l'on doit la série de polars mongols Yeruldelgger, ouvre cette collection de romans d'aventures, « au cœur du monde sauvage », de façon on ne peut plus féroce.

Dans le Grand Nord canadien, au début des années 1930, quatre gendarmes toquent à la porte de la cabane d'un trappeur, genre de Davy Crockett prénommé Jones, qui, pour toutes réponse et politesse, leur balance une volée de plombs. La chasse à l'homme commence. Durant des semaines par moins 40 degrés Celsius, c'est emballement fou, une traque disproportionnée (8 équipages, 60 chiens, presque autant d'hommes, et même un avion…), un univers exclusivement blanc. Nous sommes du côté des forces de l'ordre, de la meute, frôlant l'irrationalité, la truffe sur la piste d'une proie, solitaire, en raquettes, un homme invisible dont on ne sait et ne saura rien. Jusqu'à l'hallali. Puisque l'histoire est vraie, on peut le dire, il y aura du sang sur la neige.

Ravage, de Ian Manook (Paulsen, « La Grande Ourse », 342 p., 19,90 €).

L'extrait qui tue :

Vendredi 1
er janvier 1932


Les chiens comprennent le drame qui se joue. L'urgence aussi. Malgré la nuit et le froid, ils redoublent d'efforts. La température est tombée sous le [...] Lire la suite