Poblenou, le “paradis des nomades numériques” à Barcelone

PAU BARRENA / AFP

“Ils ont entre 27 et 40 ans et sont nomades numériques. Ils travaillent depuis n’importe quelle ville du monde pour des entreprises ou des clients de la planète entière. Et ils vivent tous dans le quartier populaire de Poblenou [“ville nouvelle”, en français] de Barcelone, au passé industriel et devenu aujourd’hui un paradis pour ces professionnels.”

La deuxième plus grande ville d’Espagne séduit les nomades numériques, assure le quotidien El País. Cette population aurait même explosé depuis la pandémie de Covid-19 dans la capitale catalane, à en croire le site de référence Nomad List, qui enregistrait l’arrivée d’un peu plus de 1 000 nomades numériques à Barcelone en mars 2021 contre plus de 6 000 en septembre 2022.

Pourquoi ce quartier attire-t-il autant ? s’interroge El País. Il y a d’abord son climat et sa “proximité avec la plage”, puisqu’il est ouvert sur la Méditerranée, dans une zone remplie d’espaces de coworking, bars et cafés branchés. Il a également subi un renouvellement urbain à partir de l’an 2000 (connu entre autres sous le nom de District 22@) pour devenir un pôle d’attraction culturelle et technologique à Barcelone.

La capitale de la Catalogne est d’ailleurs perçue “comme une ville tranquille, par rapport à des mégalopoles comme Londres, New York ou Tokyo”, prompte à attirer les nomades numériques. Leur installation sera d’autant plus facilitée si le projet de loi espagnol visant à créer un visa spécifique pour les travailleurs à distance qui ne sont pas ressortissants européens est adopté au Parlement (d’ici le printemps 2023).

Sans concurrence

Enfin, Poblenou est attractif en termes de prix, selon El País, et “les nomades numériques ont un pouvoir d’achat plus élevé que le résident moyen de Barcelone”. Selon les données de la mairie, un habitant du district de Sant Martí – où se trouve Poblenou – gagne en moyenne environ 15 000 euros par an. Un chiffre similaire à la moyenne totale de Barcelone.

L’arrivée des nomades fait pourtant planer le spectre de la gentrification sur les quartiers populaires de Barcelone et “c’est le principal reproche que les habitants de Poblenou font [à cette population]”, rapportent les journalistes Clara Blanchar et Lucía Quesada Navarro. Les nomades et leurs hauts revenus font “la pluie et le beau temps” sur le marché de la location barcelonais. Et la concurrence ne peut pas rivaliser avec eux.

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