Ces pneus chinois qui déferlent sur l'Europe

C'est une petite annonce comme il en paraît des dizaines de milliers chaque jour sur Le Bon Coin ou eBay, écrite dans un français approximatif et ne s'embarrassant pas de circonlocutions : "Célèbre marque de pneus chinois à la recherche pour le distributeur [sic]. Capacité de production : 12 millions d'unités par an. Prix à débattre : 28 $." Cet avis de recherche, qui figure cette semaine sur un site de mise en relation entre producteurs chinois et importateurs, interpelle à plus d'un titre. Le prix, tout d'abord, l'équivalent de 23 euros, quand un pneu Michelin de même gabarit (17 pouces) vaut dans le commerce 90 euros ; la quantité ensuite. Énorme, quand on sait qu'en France il s'est écoulé, en 2019, 18,2 millions de pneus sur le créneau tourisme, camionnettes et SUV.

De fait, piano mais sano, les pneus made in China gagnent du terrain en Europe. Selon une étude de Tire Business parue en 2019, leur part de marché est passée de 4 % à 23 % depuis 2000. Véhicules de tourisme, utilitaires, poids lourds (35 % de part de marché conquise en vingt ans), tous les segments sont touchés. Avec des conséquences ­sociales dramatiques, dont l'arrêt du site Bridgestone n'est que le ­dernier rebondissement.

Des usines "de plus en plus performantes"

"Tout ça est inéluctable : les pneus chinois sont deux fois moins chers et le consommateur n'écoute que son porte­feuille, estime un expert français installé en Asie du Sud-Est, épicentre du caoutchouc (80 % de la production mondiale). Les pneus ...


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