"Plus rien n’a été pareil après ça" : sept ans après, "le cambrioleur au marteau" court toujours

Armé d’un masque et d’un marteau, l’homme aurait attaqué douze personnes entre 2017 et 2019 en Essonne.

L'homme entrait systématiquement chez des retraités vivant dans des impasses et leur ordonnait de se coucher sous les couvertures (image d'illustration : Getty images)
L'homme entrait systématiquement chez des retraités vivant dans des impasses et leur ordonnait de se coucher sous les couvertures (image d'illustration : Getty images)

Il y a sept ans, un mystérieux cambrioleur au marteau frappait à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne. Malgré six années d’enquête, il n’a jamais été retrouvé. Selon une information publiée par Le Parisien, le dossier pourrait basculer au pôle cold case de Nanterre, où 9 nouveaux enquêteurs et magistrats spécialisés étudieront l’affaire.

"Plus rien n’a été pareil après ça (...) il a ruiné le reste de ma vie", confesse Joséphine, prise au piège à l’été 2018. Armé d’un masque et d’un marteau, l'agresseur menace de violer la retraitée si elle ne lui donne pas ses bijoux. "Tétanisée", Joséphine est heureusement sauvée par l’arrivée de son fils qui met en fuite le voleur, qui s'empare malgré tout de milliers d’euros de bijoux. Depuis, la maison de Joséphine et de son mari est truffée d’alarmes. Une autre couple de Brétignolais a déménagé un an après leur attaque. Un mois après Joséphine, l’agresseur, armé d’une massette, les cambriole mais repart rapidement, constatant qu’ils n’ont pas de coffre.

Ordonner aux victimes de se coucher sous les couvertures fait partie de son mode opératoire récurrent. Choisir ses habitants dans des impasses, également. Et attaquer le samedi matin. Visage caché, il demande les coffres ou les bijoux, armé d’une massette ou d’un marteau. Entre 2017 et 2019, il y aurait eu douze victimes à Brétigny-sur-Orge. En 2018, l’une d'elles est morte des suites des coups qu’elle a reçus. Denise Le Pohon, une retraitée de 78 ans qui habite seule dans une impasse, est attaquée un matin de septembre ; son fils la retrouve dans l’après-midi sur son lit, couverte d’hématomes liés aux coups de marteau. Elle décède à l’hôpital.

D’après les informations obtenues par Le Parisien, le suspect est un homme "jeune, de corpulence normale, à la peau noire, mesurant entre 1,70 m et 1,80 m". Pendant un temps, l’ambiance est à la "parano générale" dans la commune de Brétigny-sur-Orge, selon l’élu Steevy Gustave, nouveau député (NFP) de l’Essonne.

Les policiers ont surveillé, en vain. Les cambriolages s’arrêtent subitement à l’automne 2018. Avant que plusieurs tentatives de vol infructueuses, au printemps 2019 puis en décembre 2019, ne mettent à nouveau la puce à l’oreille aux enquêteurs. L’homme correspond aux signalements mais échoue à pénétrer les habitations.

L’enquête stagne, des ADN sont vérifiés en vain, les tracés téléphoniques ne donnent rien. En juillet 2024, trois hommes sont mis en garde à vue, sans suite. L’un d’eux pourrait avoir racheté le portable volé de l’agresseur au marteau, mais il ne parle pas. "C’est rageant quand on sait qu’ils (les policiers) étaient sans doute à une personne de l’auteur. Ils sont arrivés trop tard", a regretté un connaisseur du dossier.