Des milliers de "Gilets verts" marchent pour le climat

"Gilets jaunes, Gilets verts, on est tous en colère": des milliers de manifestants ont défilé samedi à Paris dans le cadre d'une "marche pour le climat" pour lancer un cri d'alerte sur l'"urgence sociale et climatique". Ils étaient 17.000, selon la préfecture de police. /Photo prise le 8 décembre 2018/REUTERS/Piroschka van de Wouw

PARIS (Reuters) - "Gilets jaunes, Gilets verts, on est tous en colère": des milliers de manifestants ont défilé samedi à Paris dans le cadre d'une "marche pour le climat" pour lancer un cri d'alerte sur l'"urgence sociale et climatique".

Ils étaient 17.000, selon la préfecture de police.

Le parcours de cette marche, organisée notamment par Alternatiba et Les Amis de la Terre en pleine COP24 en Pologne, a été modifié à la dernière minute cette semaine afin d'éviter les potentiels débordements en marge de la manifestation des "Gilets jaunes".

Le cortège, qui devait initialement défiler du Trocadéro au Champ-de-Mars, s'est finalement élancé peu après 14h00 de la place de la Nation pour rejoindre la place de la République où un concert et des prises de parole sont prévues.

"Fin du monde, fin du mois c'est pour nous le même combat", ont scandé les manifestants dont certains portaient le gilet jaune devenu depuis trois semaine l'emblème de la mobilisation, initialement contre la hausse de la taxe carbone avant d'élargir ses revendications à la question du pouvoir d'achat.

"Il faut de la justice sociale pour que les conditions climatiques soient meilleures, on ne doit pas séparer les deux combats contrairement à ce qu'on voulait nous faire croire", a dit à Reuters Alissa, une artiste peintre de 44 ans, arborant un gilet jaune.

"J'étais ce matin au niveau de Saint-Lazare aux côtés des cheminots, on est tous ensemble, on passe sur nos divergences pour plus d'égalité sociale", dit-elle.

"CONVERGENCE"

Pour Emma, étudiante de 20 ans en développement durable, "tout monde peut être pour le climat, gilet jaune ou pas."

"Si des 'Gilets jaunes' ont envie de marcher pour le climat, c'est encore mieux et on les accueille avec plaisir. Sans changement social, on n'aura pas de changement climatique il y a une convergence entre les deux luttes", ajoute-t-elle. "Il y en a qui ont la conscience écologiste mais qui au 15 du mois n'ont plus rien et qui se disent 'l'important c'est la survie et pas de protéger le climat'".

Il s'agit de la troisième édition du mouvement "Rise for climate" (Debout pour le climat) qui organise chaque mois depuis septembre des marches citoyennes dans le monde entier afin d'accentuer la pression sur les dirigeants internationaux.

Trois ans après l'adoption de l'accord de Paris sur le climat lors de la COP 21, l'enthousiasme s'est en effet émoussé et l'inquiétude grandit quant au respect des engagements visant à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C d'ici à 2100.

En France, malgré son titre de "champion de la Terre" reçu à l'Onu en septembre, Emmanuel Macron affiche un bilan mitigé en matière de lutte contre le changement climatique.

Son image de leader de la lutte contre le réchauffement climatique a été encore un peu écornée cette semaine avec l'annonce de l'abandon de la hausse de la taxe carbone, une mesure destinée à apaiser la colère des "Gilets jaunes" mais perçue comme un "recul" par les militants écologistes.

(Marine Pennetier avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse et Simon Carraud)