Nouvelle attaque meurtrière de l'armée syrienne à Douma

Au moins 50 corps ont été retrouvés dans les décombres de bâtiments rasés par des tirs de missiles de l'armée syrienne samedi contre des quartiers d'habitation à Douma, au nord-est de Damas. /Photo prise le 22 août 2015/REUTERS/Bassam Khabieh

AMMAN (Reuters) - Au moins 50 corps ont été retrouvés dans les décombres de bâtiments rasés par des tirs de missiles de l'armée syrienne samedi contre des quartiers d'habitation au nord-est de Damas, tenus par les insurgés, ont rapporté les secouristes. Douma, le secteur visé, avait déjà été la cible dimanche dernier d'un raid aérien lancé par l'aviation du régime. Cette attaque contre un marché avait alors fait plus de 100 morts, ce qui en faisait l'un des bombardements les plus meurtriers depuis le début de la guerre en Syrie. Le bilan des bombardements de samedi pourrait encore s'alourdir. Selon les secouristes en effet, d'autres corps se trouveraient encore sous les décombres des immeubles où vivaient des dizaines de familles. On compte par ailleurs des dizaines de blessés, dont bon nombre dans un état grave, qui ont été évacués vers des hôpitaux de campagne, ont ajouté les secouristes. "Il y a encore des familles entières sous les décombres. Nous n'avons pas pu les atteindre, car comme vous le savez, il faut dégager les débris avec une extrême prudence", a déclaré un responsable de la Défense civile syrienne, un corps de volontaires opérant dans les zones tenues par les insurgés. Le raid du 16 août contre le marché de Douma avait suscité de vives condamnations. Stephen O'Brien, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des affaires humanitaires qui se trouvait alors à Damas, s'était dit "horrifié" tandis que Washington y voyait une preuve supplémentaire que "le régime Assad a perdu toute légitimité". L'armée gouvernementale a affirmé elle avoir visé des cibles de l'Armée de l'Islam, une des branches insurgées particulièrement active dans cette région proche de la capitale. (Suleiman al Khalidi; Eric Faye et Henri-Pierre André pour le service français)