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Plus de 5.000 Kurdes tués depuis juillet selon le président turc

DIYARBAKIR, Turquie (Reuters) - Les forces de sécurité turques ont tué plus de 5.000 membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis juillet dernier, fin de la trêve qui était observée entre le parti autonomiste et l'Etat turc, a annoncé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan. Dans le même temps, 355 membres des forces de sécurité turques ont également été tués, a ajouté le président turc, selon l'agence de presse publique Anatolie. Dans le Sud-Est turc, à majorité kurde, en proie aux violences depuis juillet, les forces de sécurité combattent à la fois le PKK et son mouvement des jeunes, le Mouvement de la jeunesse patriote révolutionnaire (YDG-H) dans les zones urbaines densément peuplées. Les combats, qui se sont intensifiés à partir de décembre, sont les plus meurtriers depuis au moins deux décennies. L'insurrection du PKK pour l'autonomie du peuple kurde a commencé en 1984. Par exemple, dimanche, l'armée a annoncé la mort de 25 combattants du PKK à Nusaybin, ville à la frontière syrienne sous couvre-feu permanent depuis le 14 mars, Sirnak et Yuksekova lors des affrontements du week-end. Il n'est pas possible de vérifier de façon indépendante les chiffres donnés par Erdogan. L'agence Anatolie ne dit pas s'ils comprennent les frappes aériennes de l'armée de l'air turque sur les camps du PKK dans le nord de l'Irak. Ces dernières années, l'armée turque estimait les forces combattantes du PKK a environ 5.000 personnes, en comptant à la fois les rangs de la guérilla dans les campagnes turques et dans le nord de l'Irak. Au sein des services de sécurité, on souligne que c'est le YDG-H qui a subi les pertes les plus lourdes depuis juillet. Par ailleurs, ajoutent certains analystes, le PKK continue à attirer de nouveaux combattants en grand nombre. Selon un bilan fourni par le Parti démocratique des peuples (HDP), formation politique turque pro-kurde sur laquelle se porte l'essentiel du vote kurde, quelque 500 civils ont également été tués dans les opérations militaires depuis juillet. Ce chiffre n'a pas pu non plus être recoupé. (Seyhmus Cakan; Danielle Rouquié pour le service français)