Plus de 135.000 réfugiés ont atteint l'Europe par la mer

Réfugiés syriens sur le port du Pirée. Plus de 135.000 réfugiés et migrants ont atteint l'Europe par la mer au cours du premier semestre, selon le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La Grèce est le premier pays concerné par ces arrivées. /Photo prise le 14 juin 2015/REUTERS/Yannis Behrakis

WASHINGTON (Reuters) - Cent trente-sept mille réfugiés et migrants ont atteint l'Europe par la mer au cours du premier semestre, soit une hausse de 80% par rapport à la même période de 2014, selon un nouveau rapport publié mercredi par les services du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Un tiers des 137.000 hommes femmes et enfants arrivés par mer en Italie ou en Grèce, soit près de 44.000 personnes, venaient de Syrie, en proie à une guerre civile depuis plus de quatre ans. Les deuxième et troisième pays fournissant les contingents les plus importants de migrants ont été l'Érythrée (12%) et l'Afghanistan (11%), pays également en proie aux violences. La plupart de ces hommes, femmes et enfants fuient des conflits ou des violences, ce qui en fait des réfugiés plus que des migrants économiques. "Alors que l'Europe débat de la meilleure manière de résoudre la crise en Méditerranée, nous devons être clairs : la plupart des personnes arrivant par mer en Europe sont des réfugiés, à la recherche d'une protection contre la guerre et les persécutions", a déclaré António Guterres, le Haut Commissaire des Nations unies aux réfugiés. Comme les traversées ont tendance à augmenter de façon importante au second semestre de l'année, notamment pendant les mois d'été, le nombre de migrants devraient continuer à augmenter fortement, indique le rapport. Le nombre de morts au cours de la traversée est également en hausse : 479 réfugiés et migrants se sont noyés ou sont portés disparus sur la période janvier-mars, contre 15 sur les trois premiers mois de 2014. Après une nouvelle forte hausse en avril, le nombre de morts ou disparus a eu tendance à baisser en mai et juin, un signe "encourageant" qui montre que des vies peuvent être sauvées en mer pour peu qu'une politique adéquate soit mise en place. Le trajet emprunté par les réfugiés s'est modifié en 2015, souligne le rapport. Alors qu'en 2014, c'était l'Italie qui accueillait l'essentiel des réfugiés et migrants - plus de trois quarts d'entre eux en 2014 -, la Grèce est désormais le premier pays concerné par ces arrivées. Sur les six premiers mois de 2015, 67.500 personnes sont arrivées en Italie, contre 68.000 sur les îles grecques, plus de la moitié venant de Syrie. Une fois arrivés en Grèce, réfugiés et migrants poursuivent leur voyage vers la Hongrie en passant par les ex-républiques yougoslaves de Macédoine et de Serbie. Depuis le début du mois de juin, un millier de personnes entrent chaque jour dans l'ouest des Balkans, contre 200 il y a simplement quelques semaines, souligne le rapport. Vendredi dernier, le président du Conseil italien Matteo Renzi a tancé ses collègues de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles sur leur peu d'entrain à soutenir un plan de répartition de 40.000 migrants arrivés en Grèce et en Italie. Les Etats membres de l'UE ont finalement décidé d'organiser la répartition de l'accueil des réfugiés sans passer par un système de quotas obligatoires. Les ministres de l'Intérieur doivent finaliser le dispositif avant la fin du mois de juillet en fixant les critères de répartition entre pays membres en fonction de l'économie ou de la population de chaque Etat. (Idrees Ali, avec Robin Emmott et Francesco Guarascio; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)