La pluie attendue samedi à Paris mettra fin à un épisode inédit depuis 74 ans

Il n’a pas plu depuis 3 semaines à Paris, un record pour cette période de mai-juin.
Il n’a pas plu depuis 3 semaines à Paris, un record pour cette période de mai-juin.

Il faut remonter à 1949 pour avoir trois semaines sans pluie à cette période de l’année à Paris. Dans la moitié nord du pays, la sécheresse gagne du terrain à cause d’un anticyclone puissant.

MÉTÉO - Il n’a pas plu à Paris depuis 21 jours, et c’est record. Une telle absence de précipitations n’a pas été observée depuis 74 ans sur la période mai juin. « Il faut remonter à 1949 pour trouver un cas similaire » indique l’agrométéorologue Serge Zaka sur Twitter.

Météo France prévoit encore plusieurs jours de grand soleil sur la capitale, et annonce un potentiel retour de la pluie en fin de semaine, pour le week-end du 10 et 11 juin. De quoi sortir Paris et la moitié nord du pays d’une longue période sans pluie, qui commence à avoir des conséquences notamment sur les terres agricoles.

Depuis la mi-mai un anticyclone est bloqué sur le nord du pays et forme comme un bouclier qui empêche l’ai humide de revenir sur le territoire. Résultat : il fait très beau, mais aussi très sec, trop sec. Car cette absence de pluie se couple avec des températures au-dessus des moyennes de saisons et avec la bise, vent du nord-est très sec. Si bien que la sécheresse gagne du terrain.

Un risque pour les récoltes de l’automne

À cause de l’ensemble de ces facteurs (chaleur, manque de pluie, vent sec) la courbe d’évapotranspiration, la perte en eau des végétaux, s’envole et atteint des niveaux records pour la période. Alors que les sols étaient redevenus humides en avril, la terre est en train de manquer d’eau depuis trois semaines. « L’indice humidité des sols 40 cm est passé d’excédentaire à largement déficitaire » constate Serge Zaka.

« Pour faire simple au nord on est en train de perdre les bénéfices d’un printemps pluvieux » explique le météorologue François Jobard sur twitter. Un danger pour les semis du printemps : les cultures de maïs, de pomme de terre, de betterave ou encore de tournesol pourraient souffrir de cette sécheresse. Moins de risques en revanche pour les cultures de blé, de colza ou d’orge, semées en automne dernier et qui seront récoltées au début de l’été.

« On ne peut pas parler de pertes de rendement massives pour le moment, tout dépendra de la deuxième quinzaine de juin » tempère l’agrométéorologue. Au-delà des terres, les fleuves aussi souffrent de ce manque de pluie. En ce début de mois de juin, 70 % des nappes phréatiques ont un niveau inférieur aux normales selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

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