En pleine crise du gaz, Poutine lie les énergies vertes à des politiques pro-LGBT

Vladimir Poutine, le 19 juillet 2022 à Téhéran.
Vladimir Poutine, le 19 juillet 2022 à Téhéran.

Vladimir Poutine, le 19 juillet 2022 à Téhéran.

RUSSIE - Pour Vladimir Poutine, il y a un lien entre le développement des énergies renouvelables et la défense des droits des personnes LGBT. Alors que les livraisons de gaz russe vers l’Europe ont été réduites avec la guerre en Ukraine, le président russe a fustigé, ce mardi 19 juillet à Téhéran, le choix des Occidentaux de se tourner vers des “sources d’énergie non-traditionnelles”.

“Ce sont de grands experts dans le domaine des relations non traditionnelles”, a ajouté le président russe devant les journalistes. “Il ne fait aucun doute que nos partenaires rejettent ou essayent de rejeter toutes leurs propres erreurs sur la Russie et Gazprom”, a-t-il poursuivi.

Vladimir Poutine dénonce régulièrement le “progressisme” des pays occidentaux. Soutenu par l’Église orthodoxe russe ultra-conservatrice, Le dirigeant russe mène, depuis des années, une offensive très dure contre les personnes luttant contre les discriminations subies par les personnes LGBT, faite d’arrestations et de censure. Une politique qu’il a nommée “valeurs traditionnelles”.

Poutine souffle le chaud et le froid sur la livraison de gaz

À Téhéran pour un sommet tripartite avec ses homologues iranien et turc, Vadimir Poutine a affirmé que “Gazprom est prêt à pomper autant que nécessaire”, indiquant que les Occidentaux étaient en difficulté car ils avaient pris des sanctions contre Moscou et “fermé” des canaux de livraison d’hydrocarbures.

L’entreprise russe a réduit ces dernières semaines de 60% les livraisons de gaz via Nord Stream, arguant de l’absence d’une turbine Siemens, en maintenance au Canada. Cette décision a été dénoncée comme “politique” par le gouvernement allemand, l’estimant motivée par une volonté de peser sur les Occidentaux dans le conflit en Ukraine.

L’UE à la recherche de nouveaux fournisseurs

De son côté, Vladimir Poutine a affirmé que Gazprom n’avait pas encore reçu “les documents officiels” pour faire venir cette turbine du Canada. Le géant gazier russe Gazprom a invoqué la “force majeure” pour s’exonérer de sa responsabilité vis-à-vis des baisses massives de ses livraisons de gaz à l’Europe. Invoquer “l’état de force majeure” permet de libérer une entreprise de ses obligations contractuelles en l’exonérant de toute responsabilité juridique.

Nord Stream est en travaux depuis le 11 juillet et cette maintenance de routine doit prendre fin jeudi. Mais l’Allemagne craint que Moscou ne reprenne pas ses livraisons de gaz, plongeant le pays et une grande partie de l’Europe dans une crise énergétique inédite. Berlin dépendait début juin à 35% du gaz russe pour ses importations, contre 55% avant la guerre en Ukraine.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, l’Union européenne met les bouchées doubles pour augmenter ses importations depuis d’autres sources que la Russie, comme les États-Unis, le Qatar, la Norvège, l’Algérie et, donc, l’Azerbaïdjan, pays autoritaire du Caucase. Lundi, l’UE a annoncé un accord avec l’Azerbaïdjan pour doubler en “quelques années” ses importations de gaz naturel.

Mais cette diversification prendra du temps et les pays européens restent à court terme dépendants ―à des degrés divers― de leurs importations de gaz russe qui se sont élevées l’an dernier à 155 milliards de mètres cube, soit près de 40% de leurs besoins.

À voir également sur Le HuffPost: La joueuse de tennis russe Daria Kasatkina fait son coming-out

LIRE AUSSI: