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Recep Tayyip Erdogan, “le pyromane”

Lunettes noires, costume sobre, visage fermé – le tout sur un fond rouge vif. Sur la couverture de Stern, Recep Tayyip Erdogan pourrait presque faire penser à un gangster. Le président turc est d’ailleurs qualifié par l’hebdomadaire allemand de “pyromane” de la scène internationale. “Le président turc attise les conflits pour mieux renforcer son emprise, assure le titre de Hambourg. Y compris en Allemagne.”

À l’approche des élections présidentielle et parlementaires, prévues pour mai, le dirigeant turc tente de faire oublier les problèmes intérieurs turcs, comme l’inflation et la vague de mécontentement à l’égard des réfugiés syriens. “Il négocie avec la Russie et l’Ukraine, fait la guerre [contre les Kurdes] en Syrie, menace la Grèce et bloque depuis des mois l’entrée de la Suède et de la Finlande au sein de l’Otan.” Bref, “il souffle sur les braises comme ça l’arrange”, analyse Jonas Breng, spécialiste Moyen-Orient du journal.

Accusations de “complot international”

Selon le journaliste, cette stratégie est loin d’être inédite. Erdogan a plus d’une fois semé avec succès la zizanie sur la scène internationale “afin d’aiguillonner le sentiment patriotique et de rassembler ses électeurs derrière lui”.

Mais aujourd’hui le conservateur est dans une situation particulièrement délicate. “Les journalistes sont harcelés, les opposants vivent dans la peur et, pourtant, les élections de mai ne s’annoncent pas faciles pour Erdogan.” Une alliance de plusieurs partis hétérogènes s’est d’ailleurs formée sans autre but commun que leur volonté de “renverser l’inamovible sultan”. Sa gestion de la crise économique est notamment pointée du doigt.

Dans la presse turque, le dossier de Stern consacré à Recep Tayyip Erdogan a néanmoins été critiqué. “Le titre serait ‘scandaleux’, le magazine défendrait un ‘complot international’, on chercherait à influencer les électeurs.” Le journal d’outre-Rhin s’en défend. Il ne fait qu’analyser la stratégie électorale du dirigeant ainsi que ses chances de gagner ces élections cruciales.

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