Sur le plein-emploi, Macron exige un « réveil » pour réussir à tenir sa promesse
POLITIQUE - Le président de la République ne veut pas être « plus gentil ». Emmanuel Macron a prévenu ce mardi 21 novembre que l’objectif du plein-emploi, qu’il s’est fixé pour son second quinquennat, « c’est pas gagné encore ». Et de lancer à l’adresse de ceux qui voudraient une « pause » dans les réformes ou une politique plus populaire : « Réveillez-vous », « nous n’y sommes pas ».
Comme l’a annoncé l’Insee à la mi-novembre, le taux de chômage a enregistré une légère hausse au troisième trimestre, à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte), contre 7,2 % au deuxième trimestre. Des chiffres qui marquent au mieux une pause dans la baisse, au pire une inversion de la courbe dans le mauvais sens.
Le chef de l’État, en présentant ce mardi à l’Élysée un nouveau programme pour accompagner la montée en puissances de certaines petites et moyennes entreprises, a pourtant vanté son bilan de réformes et sa politique de l’offre.
« Je vous le dis en toute sincérité, réveillez-vous ! »
Dans une allusion à sa métaphore controversée du « premier de cordée » et à la théorie économique du ruissellement, il a déploré avoir été « parfois caricaturé ». « Je crois très sincèrement que quand on aide les volontaires à réussir, en tout cas à faciliter la montée, ils tirent derrière eux beaucoup d’autres », a plaidé le président, affichant sa « passion » toujours « intacte » pour soutenir l’entrepreneuriat.
Selon lui, ses réformes, c’est ce « qui nous a permis de passer d’un peu plus de 9 % de chômage en 2017 à 7 % cette année ». « On voit qu’on est sur un plateau. C’est pas gagné encore, on n’est pas au plein-emploi », a-t-il ajouté, se félicitant pour commencer d’une baisse qui s’est produite alors même que « beaucoup de nos voisins qui étaient en bien meilleure situation stagnaient, voire avaient une situation qui se détériorait ».
« Dans beaucoup de vos secteurs, on a encore beaucoup d’emplois non pourvus (hôtellerie ou restauration) alors qu’on est à 7 % de chômage. Donc ce qui veut dire que nous ne sommes pas arrivés », a-t-il insisté à l’attention de ses interlocuteurs du monde de l’entrepreneuriat, au moment où certains, dans le camp présidentiel, plaident pour de nouvelles réformes potentiellement impopulaires afin d’atteindre le plein-emploi.
« Je vois avec inquiétude » le « discours ambiant » qui plaiderait pour « revenir en arrière sur les réformes, pour mettre sur pause » ou pour « être plus gentil » , a ajouté Emmanuel Macron. « Réveillez-vous ! Je vous le dis en toute sincérité, réveillez-vous ! On est à 7 % de taux de chômage », « nous n’y sommes pas », a-t-il martelé.
Le chef de l’État a promis de « redoubler d’efforts sur les grandes réformes » et de « redoubler de courage et d’énergie en matière de travail et d’emploi », « parce qu’il faut du courage pour faire les réformes ». Plus encore quand elles ne sont pas « gentilles ».
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