Plateau du Golan : Israël évoque une « opération limitée et temporaire » pour répondre à la France
INTERNATIONAL - Sourde oreille. Après la chute du président syrien Bachar al-Assad, Israël s’était immédiatement lancé dans une opération militaire pour « prendre le contrôle » de la zone tampon du Golan, située dans le sud-ouest de la Syrie.
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Une stratégie qui a provoqué une vive réaction de la France mercredi, par la voix du ministère des Affaires étrangères, qui a appelé l’État hébreu « à se retirer de la zone » tampon. « Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l’accord sur le désengagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, Israël et la Syrie », avait fait valoir le Quai d’Orsay.
D’abord hermétique à l’appel de Paris, Tel-Aviv a finalement répondu ce jeudi 12 décembre en assurant qu’Israël continuerait d’agir pour « assurer la sécurité de ses citoyens si nécessaire ».
« Cette action était nécessaire pour des raisons défensives en raison des menaces posées par les groupes jihadistes opérant près de la frontière, afin d’éviter un scénario similaire à celui du 7-Octobre dans cette zone », a justifié le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Il s’agit d’une opération limitée et temporaire », souligne le texte, qui brandit le spectre de l’attaque du Hamas qui a déclenché la guerre toujours en cours dans la bande de Gaza pour justifier son maintien dans la zone.
Israël occupe sept positions
Malgré des échanges entre la diplomatie israélienne et celle de la France, représentée par le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot, comme le rapporte le ministère israélien, le pays campe sur ses positions.
Pour rappel, Israël avait conquis une partie du plateau du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967. La zone tampon démilitarisée et sous contrôle de l’ONU avait alors été créée à la suite d’un accord de désengagement des forces israéliennes et syriennes en 1974, après la guerre israélo-arabe de 1973. Israël avait finalement annexé en 1981 la partie du Golan sous son contrôle.
Dans son appel de mercredi, la France avait également appelé « au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ». La diplomatie française rappelait aussi que « la sécurité Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) doit être préservée » dans cette zone où elle est déployée depuis 1973. Mercredi, un officiel de l’ONU à New York a confié l’AFP sous couvert d’anonymat que les forces israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.
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