Plaquages ventraux : cette technique d'interpellation a fait au moins 20 morts en trente ans

Cédric Chouviat, livreur de 42 ans, a fait un malaise cardiaque pendant son interpellation par trois policiers à Paris, le 5 ­janvier. Il est mort deux jours après et l'autopsie a relevé une asphyxie avec "fracture du larynx". Arié ­Alimi, avocat de la famille ­Chouviat, défend également la veuve d'un homme de 36 ans, décédé en mai 2019 à la suite de son arrestation à ­Drancy (Seine-Saint-Denis) dans des circonstances similaires. Lors de leurs interpellations, les deux hommes ont subi un "décubitus" ou un "plaquage" ventral. Une technique qui consiste pour les policiers à amener une personne au sol en lui faisant une clé aux articulations ou un ­étranglement, pour la menotter par-derrière et l'immobiliser, ventre contre terre, en exerçant un poids sur son dos. Avec le risque ­d'entraver les mouvements ­respiratoires et de provoquer une asphyxie.

Cinq morts dus à cette pratique depuis 2014 selon l'IGPN

Selon un décompte établi par le JDD en puisant dans plusieurs bases de données, la technique est en cause dans au moins 20 décès par asphyxie ces trente dernières années. D'après une source ­judiciaire, l'Inspection générale de la Police nationale (IPGN) recense, dans ses fichiers, cinq morts dus à cette pratique depuis 2014, date à laquelle la "police des ­polices" a commencé à les comptabiliser. Un en 2014, un autre en 2015, deux en 2018 et un en mai 2019, le cas défendu par Me Alimi. À ces décès, il faut ajouter celui d'­Adama ­Traoré en 2016, mort par asphyxie dans une ­gen...


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