Des plans sobriété à tout va mais des différences entre ceux de la NUPES et d’Élisabeth Borne

Baisser le chauffage, et puis quoi d’autre ? Face au gouvernement, les partis de la NUPES ont présenté leur contre-proposition (Photo d’illustration)
Richard Newstead / Getty Images Baisser le chauffage, et puis quoi d’autre ? Face au gouvernement, les partis de la NUPES ont présenté leur contre-proposition (Photo d’illustration)

POLITIQUE - De la sobriété à toutes les sauces. Face au plan gouvernemental - sobrement baptisé « Plan de sobriété énergétique »- présenté ce jeudi 6 octobre par la Première ministre Élisabeth Borne, trois partis de la NUPES ont fait leurs contre-propositions : « rupture écologique » pour les Verts, « sobriété solidaire » pour les Socialistes, « sobriété juste » pour les Insoumis. Entre les quatre, des différences de fonds et quelques rares points presque communs.

Dans son plan, le gouvernement assume se concentrer sur le court terme avec des « petits gestes ». « Utiles » mais pas suffisant pour les socialistes qui réclament une « loi-cadre qui a ensuite vocation à être déclinée », défendent-ils devant la presse le 5 octobre, en formulant dix propositions. Du long terme donc, comme chez EELV où l’heure est au « un changement radical de modèle », avec treize mesures. Ce sera dix aussi à La France Insoumise.

Qu’importe la couleur politique, ce sont peu ou prou les mêmes secteurs qui sont ciblés : transports, logement, éclairage public, implication des entreprises et collectivités. Peu ou prou car dans le détail, personne n’est vraiment d’accord.

Logements : -1° et puis c’est tout ?

S’il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde, de Bruno Le Maire à Cécile Duflot, c’est celui-ci : baisser le chauffage en intérieur permet de faire des économies d’énergie considérables. Toujours sur le logement, le gouvernement préconise ensuite l’installation de thermostats, des dates de début de chauffe adaptées (pour les ballons d’eau et les chauffages) ou encore l’installation de chauffages plus performants et moins énergivores grâce à MaPrimerénov.

La gauche préfère se concentrer sur le long terme : les députés écologistes et socialistes réclament un « reste à charge zéro » pour la rénovation thermique. Leurs collègues insoumis aussi « pour les plus précaires », ainsi que l’interdiction de la location des passoires thermiques. Quant à la désactivation partielle cet hiver du démarrage des ballons d’eau chaude dès 12h, certains députés NUPES lèvent les yeux au ciel. « Cela permet de lisser la consommation et d’éviter les pics, pas de faire des économies », glisse-t-on en conférence de presse.

« Prendre le train » vs. « Encadrer les jets privés »

Les mesures portant sur la mobilité se retrouvent dans tous les camps, avec une nuance : le gouvernement recommande, sans dimension contraignante. La gauche veut des interdictions pures et simples. « À la sobriété cols roulés, nous opposons la sobriété jets privés », a lancé la députée LFI Aurélie Trouvé devant la presse ce jeudi. Son groupe, les écologistes et les socialistes soutiennent l’interdiction de ces avions particuliers pour des trajets courts, entre 2h30 et 4h, selon les sensibilités.

De son côté, le gouvernement préconise simplement de « prendre le train plutôt que l’avion pour les trajets professionnels de moins de 4h ». Et le terme de « jets privés » n’apparaît nulle part dans le dossier fourni à la presse.

Bonus énergétiques pour les ménages (le malus en option)

Récompenser les bons, sanctionner les moins bons. Sur le principe, tout le monde est d’accord mais les nuances sont de taille. Le gouvernement ne veut qu’encourager les bons comportements. Il mise donc l’instauration par les fournisseurs d’énergie d’un bonus - « une prime sur les factures » – pour les ménages qui maîtrisent leur consommation.

Les députés socialistes sont d’accord mais veulent généraliser ce dispositif. À moyen terme, ils réclament un « tarif social pour le minimum d’énergie indispensable à une vie digne » avec des sanctions pour le gaspillage. Écologistes et insoumis sont sur la même ligne : ils veulent un seuil de consommation avec un tarif fixe (5 mégawatts par personne par an, pour les Verts). Les consommations « superflues » relatives à « l’ébriété énergétique » seront, elles, tarifées au prix du marché.

« C’est pas Versailles ici ! »

Le gouvernement entend bien appliquer la célébrissime expression dans l’espace public. Il est ainsi recommandé aux collectivités « d’éteindre les lumières à certaines heures », de « passer aux éclairages LED » et, pour les centres commerciaux, « d’éteindre les publicités lumineuses et enseignes après la fermeture ». Largement insuffisant pour les socialistes et insoumis qui demandent une interdiction totale des écrans vidéos publicitaires.

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