Planification écologique : Élisabeth Borne reçoit les chefs de parti avec le risque immense de les décevoir
POLITIQUE - La redite de Varennes ? Élisabeth Borne reçoit l’ensemble des chefs de parti ce lundi 18 septembre, mois de trois semaines après le grand raout de rentrée organisé par Emmanuel Macron avec ces mêmes responsables de la majorité et de l’opposition. Cette fois-ci, le rendez-vous est donné à Matignon à 10 heures 30.
« C’est en format Saint-Denis », a précisé l’entourage de la Première ministre au cours d’une réunion avec la presse dimanche en fin de journée. Comprendre : dans le même moule que « l’initiative politique » lancée par Emmanuel Macron le 30 août dernier, à Saint-Denis, quand tout ce beau monde avait disserté des heures durant sur les priorités réclamées par le pays. « L’ensemble des partis a répondu présent », a-t-il également été précisé, avant ce nouvel épisode.
Mais pour parler de quoi ? De ce que certains ont pointé comme le grand absent de la réunion présidentielle : la transition écologique. Ou plutôt la planification écologique, un concept jadis vanté par Jean-Luc Mélenchon, récupéré par Emmanuel Macron pendant la campagne 2022, mais que le gouvernement tarde à mettre en musique.
Élisabeth Borne reçoit effectivement les chefs de file des différentes formations pour leur exposer la feuille de route de l’exécutif pour atteindre une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Soit, rappelle Matignon, « faire davantage en 7 ans que ce que nous avons fait ces 33 dernières années. » Un programme, dense, qui pourrait quelque peu trancher avec la teneur des discussions.
Sans annonce, Borne condamnée à décevoir
Car si la Première ministre sera amenée à préciser certains points, sur l’ambition du gouvernement ou l’architecture générale de cette méthode, les nouvelles annonces ne seront vraisemblablement pas éventées au cours de cette réunion. Selon Matignon, Élisabeth Borne ne détaillera pas, non plus, la répartition des 7 milliards d’euros prévus dans le budget 2024 pour la transition écologique.
Ces éléments semblent réservés au Conseil national de la Refondation que la Première ministre doit réunir le lendemain. Voire à Emmanuel Macron, lequel doit présider un Conseil de la planification écologique dans les jours à venir, une sorte de grand soir écolo sans cesse repoussé depuis le début de l’été.
À Matignon ce lundi, la Première ministre et les chefs de partis vont plutôt discuter des grandes lignes, des enjeux ou des conséquences de cette planification. Selon son entourage, Élisabeth Borne veut ainsi mettre plusieurs « débats » sur la table : la mobilisation des territoires ou la « juste répartition » de l’effort entre les différents acteurs. Il sera également question de « souveraineté », pour que l’« accélération » de la Transition écologique soit « un facteur d’amélioration de notre souveraineté », ou de « pouvoir d’achat », pour que l’écologie ne soit pas « punitive » pour les foyers les plus modestes.
Les différents participants, notamment ceux qui regrettaient l’absence de l’écologie à Saint-Denis, pourront ainsi exposer leur vision des choses. Pour en savoir plus sur les arbitrages du gouvernement, ou connaître les derniers détails de cette méthode phare du deuxième quinquennat Macron, ils risquent de devoir encore attendre un peu.
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