Planication écologique: les Insoumis boycottent la réunion, Borne dénonce leur "incohérence"
Un retour à l'envoyeur. Élisabeth Borne a dévoilé ce lundi matin ses pistes sur la planification écologique devant les chefs de partis. Les Insoumis ont choisi de ne pas participer à ce rendez-vous. De quoi agacer Matignon.
"LFI a fait le choix de boycotter la réunion que j’ai tenue à Matignon ce matin pour consulter les partis politiques sur la planification écologique", écrit sur son compte X (ex Twitter) la Première ministre.
Des annonces la semaine prochaine
Avant de lancer: "alors que les défis pour notre planète sont immenses, cette décision est incohérente et irresponsable".
L'exécutif a enfin décidé de lever le voile sur son agenda pour lutter contre le réchauffement climatique, annoncé depuis de longs mois et reporté à plusieurs reprises, entre le remaniement, les émeutes et les hésitations du gouvernement.
Si Emmanuel Macron présentera lui-même le 25 septembre prochain "la vision et le cap" de la France, Élisabeth Borne a déjà dévoilé des pistes, de la hausse du bonus pour les véhicules électriques - dont l'empreinte carbone fait pourtant débat - aux financements des RER métropolitains.
"Bien placée pour parler d'irresponsabilité"
Dans les rangs des proches de Jean-Luc Mélenchon, on assume cette absence.
"Nous ne souhaitons pas participer à une nouvelle opération de communication sans effet", après les rencontres de Saint-Denis, expliquait Manuel Bompard, le coordinateur des Insoumis dans un communiqué de presse avant la réunion.
Pas question donc pour LFI de réitérer un rendez-vous comme celui fixé début septembre et qui avait duré jusqu'au milieu de la nuit.
Après le message d'Élisabeth Borne, le patron des Insoumis lui a répondu sur X qu'une "présentation à huis clos" n'était pas "une consultation". "Quant à l’irresponsabilité, vous êtes bien placés pour en parler puisque vous enchaînez les condamnations pour inaction climatique", a encore ajouté le député des Bouches-du-Rhône.
Les députés LFI bien présents à l'Assemblée sur la transition écologique
La France a déjà été condamnée pour inaction climatique à deux reprises par le Conseil d'État. Les députés insoumis précisent cependant dans leur communiqué de presse qu'ils "participeront, comme ils l'ont toujours fait aux débats qui auront lieu sur ce sujet à l'Assemblée nationale".
Du côté de l'Élysée, on évoque une "politique sans précédent en France depuis des décennies et sans équivalent en Europe" lors de la prise de parole présidentielle.
En juin dernier, le Haut Conseil pour le climat a appelé Emmanuel Macron à "acter l’urgence" et à accélérer une action "insuffisante". L’instance indépendante juge que la France a été dépassée par les événements climatiques qui l’ont frappée en 2022. Avec sa canicule tardive, l'été 2023 est le 4ème plus chaud mesuré en France.