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Le plan Hercule bouleverserait "l'ADN" d'EDF, juge le CSEC

LE PLAN HERCULE BOULEVERSERAIT "L'ADN" D'EDF, JUGE LE CSEC

PARIS (Reuters) - La mise en oeuvre du projet de réorganisation d'EDF en cours de discussions entre Paris et Bruxelles bouleverserait son "ADN" en coupant le lien existant entre la production et la vente d'électricité du groupe, a estimé mercredi son comité social et économique central (CSEC).

Le projet, nommé Hercule, prévoit de séparer les activités du groupe entre trois entités distinctes : un EDF "Bleu" pour le parc nucléaire et une branche "Azur" pour l'hydroélectricité - qui pourraient être intégralement renationalisées -, ainsi qu'un "EDF Vert" pour les énergies renouvelables, la distribution et la commercialisation, dont le capital serait ouvert.

Sa réalisation constituerait "la touche finale" à un processus de "privatisation" et entraînerait "la coupure définitive du cordon ombilical qui existe entre la production et la vente d'électricité, ce qui est dans l'ADN d'EDF depuis 1946", a estimé lors d'une conférence de presse à distance Philippe Page Le Mérour (CGT), secrétaire du comité social et économique central (CSEC) d'EDF SA.

"L'activité commerciale d'EDF et de ses 8.000 salariés se retrouverait finalement dans la jungle du dumping social et commercial et EDF deviendrait une entreprise comme les autres en tant que fournisseur", a-t-il ajouté à l'occasion du lancement d'une "campagne d'alerte" contre le projet auprès du grand public.

La mise en oeuvre du projet découlerait d'une réforme de la régulation du parc nucléaire existant pour remplacer le système actuel, connu sous le nom d'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), afin de garantir la couverture des coûts d'EDF, un sujet qui fait lui aussi l'objet de discussions depuis plusieurs mois entre Paris et Bruxelles.

Alors que les syndicats rejettent Hercule en alertant eux aussi sur le risque de démantèlement d'EDF et de privatisation d'une partie de ses activités, la CGT prévoit une nouvelle journée de grève vendredi contre le plan, de même que dans le secteur gazier.

Lundi, l'action EDF a accusé une forte baisse à la Bourse de Paris sur fond de craintes d'un blocage du projet.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse)