Plainte en Californie contre Facebook et Cambridge Analytica

NEW YORK (Reuters) - Facebook et la société d'analyse de données Cambridge Analytica sont visés par une plainte aux Etats-Unis pour avoir obtenu sans permission des informations relatives à 50 millions d'utilisateurs du réseau social.

La plainte en nom collectif a été déposée mardi soir devant un tribunal de district de San Jose, en Californie, au nom d'une habitante du Maryland, Lauren Price.

Il s'agit de la première action en justice intentée contre Facebook pour non-respect de sa politique de protection de la confidentialité depuis que cette affaire a été révélée au cours du week-end par le New York Times et le journal britannique The Observer.

"Chaque utilisateur de Facebook a un intérêt dans cette action en justice et dans le respect de son droit à la vie privée", a déclaré John Yanchunis, l'un des avocats de Lauren Price, mercredi au téléphone.

Une autre plainte a été déposée à San Francisco par un actionnaire en raison de la chute de l'action Facebook depuis la révélation du détournement de données.

La capitalisation boursière de la société créée par Mark Zuckerberg a fondu d'environ 50 milliards de dollars (40 milliards d'euros) en deux jours.

Lauren Price accuse Facebook et Cambridge Analytica de négligence et de violation de la loi californienne sur la concurrence déloyale.

Elle estime que le détournement de données contrevient à la politique de confidentialité de Facebook, en vertu de laquelle le groupe de Menlo Park affirme que la confiance de l'utilisateur est "importante" et s'engage à ne partager aucune information sans permission ni notification.

"Notre cliente a constaté une énorme augmentation des messages politiques pendant la campagne (présidentielle de 2016) sur sa page Facebook, ce qu'elle n'avait jamais vu avant", a déclaré son avocat. "Elle comprend aujourd'hui qu'il s'agissait d'une tentative pour influencer son vote."

L'universitaire britannique Aleksandr Kogan, qui a obtenu les données transmises à Cambridge Analytica, a estimé mercredi que la société de conseil avait grandement exagéré son rôle dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

John Yanchunis poursuit déjà Verizon Communications à propos d'une fuite de données sur Yahoo qui a affecté 3 milliards de comptes.

(Jonathan Stempel; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)