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Elle porte plainte contre l’Ehpad qui ne l’a pas informée de la mort de son père, survenue un mois plus tôt

Une femme a porté plainte contre l'Ehpad dans lequel son père est mort - Getty Images

À la fin du mois de novembre 2022, Christelle Chemin, une habitante du Var, a appris la mort de son père, un mois après la date de son décès. Elle a porté plainte contre l’Ehpad dans lequel l’homme était pris en charge et qui ne l’a pas prévenue.

C’est une affaire franchement morbide qui s’est jouée entre un Ehpad et un service de pompes funèbres de la Drôme. En effet, le 26 octobre 2022, l’un des pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées meurt sans que sa fille, Christelle Chemin, ne soit prévenue, rapporte le site de la radio France Bleu. Celle-ci ne figurait pas parmi les personnes à contacter, ce qui ne l’a pas empêchée de porter plainte contre l’Ehpad pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre.

Habitant la ville d’Ollioules, dans le département du Var, Christelle Chemin a confié que ses relations avec son père étaient complexes et qu’elle ne venait donc plus le voir. Selon elle, cela ne justifie toutefois pas la façon dont les choses se sont déroulées. Faute de personnes à contacter dans le dossier du patient, c’est la demi-sœur de celui-ci, présente sur place par hasard, qui donne son accord pour l’inhumation. Mais cela ne suffit pas à engager complètement la procédure, ce qui conduit les services de l’Ehpad et des pompes funèbres à mettre le corps dans un frigo. Durant quatre semaines.

Un moment de vie volé

En fait, le corps n’en est ressorti que lorsque Christelle Chemin apprend la mort de son père, plus d’un mois après la date officielle de celle-ci. C’est la fameuse demi-sœur qui lui apprend le drame au cours d’une conversation. Profondément blessée par cette nouvelle, la Varoise décide donc de porter plainte contre l’Ehpad. En plus de reprocher à son personnel d’avoir porté atteinte à l’intégrité du corps de son père, elle estime qu’on lui a volé un important moment de vie : “On le vit ainsi, comme un vol. Ils ont volé à mon père et moi la possibilité de se retrouver. Même si, effectivement, il y avait des difficultés dans la relation”. Et d’ajouter : “Ces gens sont peut-être le dernier lien qui peut permettre à des familles et à des gens qui vont mourir de se dire au revoir. Il y a eu un non-respect de la dépouille. Je considère que les pompes funèbres avaient un rôle de m'informer que mon père était encore en robe de chambre et qu'il était surtout et avant tout dans un frigidaire depuis quatre semaines”.

Contacté par France Bleu, l’Ehpad rejette la faute sur Christelle Chemin : “C'est une situation qu'elle a créée en ne venant pas voir son père”. Le service de pompes funèbres n’a pas donné suite aux sollicitations des journalistes.

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