Plainte contre EDF et Framatome pour les soudures de Flamanville

PARIS (Reuters) - Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire ont annoncé mercredi avoir déposé plainte contre EDF et sa filiale Framatome pour infractions au Code de l’environnement et à la réglementation relative aux installations nucléaires de base en raison des problèmes de soudures constatés sur le réacteur EPR de Flamanville (Manche).

EDF a fait savoir fin mai que l'instruction du dossier des défauts de soudures dans la tuyauterie de Flamanville se poursuivrait encore "quelques semaines" et qu'ils pourraient le conduire à reporter le démarrage du réacteur, prévu fin 2018, potentiellement jusqu'à l'été 2019.

Greenpeace et Sortir du nucléaire affirment dans un communiqué agir sur la base de "plusieurs avis d’incidents, notes et rapports d’inspection de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)", qui selon eux n’a "pas jugé utile de procéder à un signalement auprès du procureur de la République comme elle en a pourtant l’obligation".

Les associations "ont donc l'honneur de porter plainte contre Electricité de France (EDF), exploitant personne morale du réacteur EPR de Flamanville, Framatome (fabricant) et contre X pour différentes infractions au Code de l’environnement et à la réglementation relative aux installations nucléaires de base", peut-on lire dans ce communiqué.

A ce stade, le chargement du combustible de l'EPR de Flamanville - qui doit coïncider avec la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) - reste officiellement prévu pour fin décembre 2018.

Des difficultés sur le chantier et dans la fourniture de certains équipements ont contraint à de multiples reprises EDF à revoir le planning du projet et à relever son coût, estimé à 10,5 milliards d'euros depuis septembre 2015, un montant - en euros 2015 et hors intérêts intercalaires - qui risque donc une nouvelle fois d'être revu à la hausse.

Annoncé à trois milliards d'euros lors de la présentation du projet, en 2004, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012.

L'EPR de Taishan, en Chine, a été mardi le premier du genre à démarrer, avec la première réaction en chaîne contrôlée du réacteur qui va permettre de lancer des tests avant son raccordement au réseau.

(Yves Clarisse, édité par Yann Le Guernigou)