Dans « En place » saison 2, la présidence façon Jean-Pascal Zadi n’a rien de réaliste mais elle est hilarante
NETFLIX - Le Président Blé entre à l’Elysée, et ça va déménager. La série humoristique de Netflix revient ce jeudi 29 août sur la plateforme. Dans la saison 2 de En Place, l’animateur de quartier incarné par Jean-Pascal Zadi Stéphane Blé, prend ses fonctions de président de la République. Entre clins d’œil appuyés à l’actualité politique et sociale, et scénario abracadabrantesque, cette nouvelle flopée d’épisodes se révèle réjouissante.
Souvenez-vous, à la fin de la saison 1 de la série, l’improbable candidat à la présidentielle était élu, devant Corine Douanier, candidate écologiste campée par Marina Foïs. Dans les nouveaux épisodes, il va devoir faire ses preuves à l’Élysée. La série - créée par l’acteur lui-même et François Uzan - a imaginé, sans surprise, une prise de poste totalement fantasmée. Et radicalement à l’inverse de l’image que peut renvoyer la présidence depuis le (vrai) Palais.
La présidence façon Blé
Dans le désordre et sans rien divulgâcher aux abonnés, on peut ainsi largement s’amuser. De voir d’une part le président Blé désigner sa première ministre lors de sa propre cérémonie d’investiture, puis en changer, là encore, sans consulter personne. Même chose lorsqu’il découvre du jour au lendemain en conseil des ministres l’équipe de ministres dont elle a décidé unilatéralement de s’entourer. Ou encore lorsque ceux-ci actent de « supprimer le nucléaire et l’armée » après quelques arguments échangés à peine, et que le président valide, totalement ininteressé.
La présidence façon Blé-Zadi fait tout très vite, trop vite, par manque d’expérience, amateurisme et ignorance du système de la Ve République. Sans prendre en compte les impératifs de temporalité inhérents au vote des lois par exemple et le rôle des élus. Mais aussi dans le mépris le plus total des règles qui régissent la sécurité du Président et de son entourage. Ce ne sont pas les seules exagérations comiques de la série. Et on vous laisse savourer.
En Place taquine la réalité
Mais En Place saison 2 ne manque pas de piquant non plus concernant la réalité. Si la saison 1 était une parodie bien sentie, la seconde va plus loin encore. Elle fait directement écho à l’actualité politique chargée de ces derniers mois. Un élu d’extrême-droite particulièrement virulent incarné par Pierre-Emmanuel Barré, une candidate écologiste poussée vers les plus hautes sphères du pouvoir, le retour d’un ambitieux maire indéboulonnable, ou encore les tensions cristallisées en Outremer, la crise économique et l’inflation en attestent.
En Place reste aussi avant tout une comédie (très) décalée, et les nouveaux épisodes ne ratent pas le coche. Stéphane Blé (Jean-Pascal Zadi) est encore plus dépassé par les évènements qu’avant. Son conseiller William Crozon (Éric Judor) n’a rien perdu de sa gouaille. Les anciens rôles secondaires (Benoît Poelvoorde, Panayotis Pascot, Marina Foïs, Fary, Fadily Camara) tiennent la distance. Et les nouveaux personnages ajoutent une dose conséquente de saveur, notamment Alain Chabat en ancien président et Raphaël Quenard en héritier d’une famille d’esclavagistes.
Si l’actualité politique de ces derniers mois n’a pas manqué de rebondissements, celle de la série En Place non plus. Mais elle a en plus le bénéfice d’être, elle, vraiment très drôle.
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