"Sa place n'est plus au Sénat": Gérard Larcher va demander à Joël Guerriau de démissionner

Pour Gérard Larcher, la place de Joël Guerriau "n'est plus au Sénat". Le président de la Chambre haute Gérard Larcher a affirmé ce mercredi 25 septembre qu'il demanderait au sénateur de Loire-Atlantique, soupçonné d'avoir drogué une collègue députée afin de l'agresser sexuellement, de démissionner de son mandat.

Gérard Larcher va rencontrer mercredi Joël Guerriau "pour lui rappeler la nécessité de se démettre de ses fonctions", a-t-il indiqué sur France Inter. Qu'il démissionne, "c'est mon souhait", a-t-il ajouté, estimant "personnellement que sa place n'est plus au Sénat".

Joël Guerriau mis en examen depuis novembre 2023

Joël Guerriau est soupçonné d'avoir administré à son insu de l'ecstasy à sa collègue députée Sandrine Josso. Il a été mis en examen en novembre pour "administration à l'insu de (Sandrine Josso) d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre un viol ou une agression sexuelle", ainsi que "détention et usage de substances classées comme stupéfiants".

Prié dès novembre 2023 par Gérard Larcher de se mettre "en retrait" de son mandat et absent du Palais du Luxembourg depuis lors, Joël Guerriau avait sollicité le président du Sénat au sujet d'un possible retour dans l'hémicycle.

"Seul le Conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre un parlementaire de son mandat", a expliqué Gérard Larcher. "J'ai écrit naturellement à la procureure de la République. Depuis onze mois, nous n'avons aucune nouvelle de l'enquête."

Des sénateurs opposés à un retour de Joël Guerriau

Ces derniers jours, de nombreux parlementaires sont montés au créneau pour s'opposer au retour éventuel de Joël Guerriau.

"Tolérer la présence du sénateur Guerriau dans l'enceinte du Sénat serait un terrible coup porté à Madame la députée Josso ainsi qu'à toutes les victimes de soumission chimique et d'agression sexuelle", a notamment écrit le groupe écologiste dans un courrier à Gérard Larcher, son président Guillaume Gontard appelant à saisir le "Comité de déontologie parlementaire" en vue de sanctionner le sénateur.

L'ex-ministre socialiste des Droits des femmes et sénatrice Laurence Rossignol a aussi prévenu que de "nombreux" parlementaires refuseront "de siéger avec un élu soupçonné avoir drogué une collègue".

"Ce qui est présumé est un acte insupportable, inqualifiable et je comprends l'émotion de mes collègues sénatrices et sénateurs", a affirmé Gérard Larcher.

Article original publié sur BFMTV.com