"Il est pitoyable": Sébastien Delogu attaque François Ruffin après ses propos sur la stratégie de LFI
Ambiance à couteaux tirés. Depuis les propos de François Ruffin mercredi 11 septembre sur son expérience de campagne aux côtés de La France insoumise, le parti mélenchoniste fait bloc. Tandis que plusieurs députés LFI ont réagi sur X dans la foulée de ses déclarations, Sébastien Delogu, ce jeudi 12 septembre, ne mâche pas ses mots au sujet de l'élu de la Somme.
"Il est pitoyable, il est tombé bien bas", a-t-il fustigé dans la matinale de Sud Radio.
Et d'ajouter: "Il va finir comme Fabien Roussel", le secrétaire national du Parti communiste français, régulièrement critiqué par les insoumis.
Ruffin évoque une campagne "au faciès dans certains quartiers"
La veille, le député "Picardie debout" de la Somme a été interrogé sur plusieurs passages de son nouveau livre Itinéraire, ma France en entier, pas à moitié, dans lequel il relate des anecdotes de campagne et émet ses doutes sur certains tractages électoraux effectués, selon son récit, au faciès.
D'après lui, dans certains quartiers d'Amiens-Nord, proposer un tract avec la tête de Jean-Luc Mélenchon à un potentiel électeur racisé de La France insoumise est synonyme de "succès presque assuré" tant le nom du leader de LFI sert de "passe-partout." En revanche, face à d'autres potentiels électeurs non-racisés, ce même nom devient "un verrou."
"C’est un souci, je l’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça. Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient faire la même chose", a relaté le député sur BFMTV-RMC.
"LFI est un parti où il y a de la peur", a également confié François Ruffin. "Il n'y a pas de place pour débattre, discuter, échanger", a-t-il ajouté.
"Sans arrêt il tape sur la gauche"
"Sans arrêt il tape sur la gauche pour s'acheter des brevets de respectabilité médiatique pour passer sur les antennes", s'agace ce jeudi Sébastien Delogu. "En disant ça, c'est une manière de succomber au racisme", explique-t-il.
"Ruffin dit qu'il veut parler à la France entière... Mais quand il y une marche contre l'islamophobie, il dit qu'il ne peut pas... Il a foot!", s'insurge l'élu marseillais.
Sébastien Delogu fait référence à la marche prévue en novembre 2019 qui visait à dénoncer les actes anti-musulmans. Organisée à l’appel de plusieurs personnalités et organisations, comme le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ou encore le Collectif contre l’islamophobie en France, l'événement avait divisé la gauche et suscité de vives critiques de la part du Rassemblement national.
À l'époque, François Ruffin avait effectivement expliqué sur France inter qu'il ne pourrait pas y participer. "Je n’irai pas dimanche, je joue au foot", avait expliqué celui qui était alors député de La France Insoumise. "Je ne fais pas de médias le dimanche non plus parce que je joue au foot", avait-il précisé.
LFI "ne trie pas les Français"
Selon Sébastien Delogu, quand Jean-Luc Mélenchon dit ne pas vouloir perdre son temps avec certains électeurs, c'est "avec les fachos" avec qui l'explication n'est pas possible. LFI préfère "se concentrer sur les abstentionnistes. Pas trier les Français selon leurs origines ou leur religion", défend Sébastien Delogu.
"J'avais du respect pour François, mais il se livre à quelque chose qui ne me va pas du tout, et je reste mesuré dans mes propos", a réagi au même moment le député LFI Éric Coquerel sur France Inter.
"Laisser penser que parce que nous combattons le racisme, LFI abandonnerait la question sociale, c'est uniquement cotiser à ce que disent nos adversaires, et je pense que c'est pas digne de François Ruffin", ajoute-t-il.