Quand les pies se jouent des scientifiques

Un comportement inédit a été observé chez ces volatiles qui, après avoir été équipés de traceurs, les ont retirés en s'aidant mutuellement.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°903, daté mai 2022.

Six mois de travaux scientifiques réduits à zéro en moins de trois jours ! C'est le revers qu'a fait subir une bande de pies australiennes (Gymnorhina tibicen) aux chercheurs de l'Université de la Sunshine Coast, en Australie. Ces derniers avaient mis au point un concept de harnais adapté aux oiseaux de petite et moyenne taille, équipé de capteurs GPS pesant moins de 1 gramme. Ils ont voulu tester ce dispositif sur ces passereaux appelés aussi cassicans flûteurs. "Malgré les tests démontrant la résistance et la durabilité du harnais, les dispositifs ont été retirés quelques minutes à quelques heures après l'installation", expliquent les auteurs de l'étude publiée dans la revue Australian Field Ornithology.

Les oiseaux ont trouvé le point faible du dispositif

Celle-ci a impliqué cinq oiseaux progressivement habitués à venir se nourrir à une station d'alimentation, puis équipés des fameux harnais. Les chercheurs pensaient que ces pies reviendraient ensuite à la station, où un aimant libérerait l'appareil GPS sans qu'il soit nécessaire de les manipuler. Ce fermoir aimanté d'à peine 1 millimètre de long était le seul point faible du dispositif. Or, quelques dizaines de minutes après avoir équipé le dernier oiseau, les chercheurs ont observé une femelle adulte picorer le harnais d'un juvénile se tenant immobile, trouver le point faible et le couper avec son bec. D'autres pies ont ensuite effectuée la même opération, et trois jours plus tard le dernier oiseau était libéré à son tour. Pour les chercheurs, ce comportement démontre la capacité de ces oiseaux à collaborer et résoudre des problèmes, fournissant une preuve supplémentaire des facultés cognitives de cette espèce très sociale.

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