Comment Pierre Palmade est pris en charge au service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse?
L'acteur échappe, pour l'instant, à la détention préventive. Mis en examen vendredi soir pour homicide et blessures involontaires, le comédien Pierre Palmade est désormais assigné à résidence dans le service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Un quotidien réglé par les obligations imposées par la justice.
Un boîtier dans sa chambre d'hôpital
Dans le service d'addictologie, le comédien, testé positif à la cocaïne lors de l'accident, ne sera pas un patient classique et ne sera pas libre de ses mouvements. Il devra porter un bracelet électronique relié à un récepteur et un boîtier sera installé dans sa chambre d'hôpital.
Le comédien devra rester à proximité de cette installation à des heures fixées par la justice. En dehors de ces heures, ses déplacements ne seront pas tracés, mais il sera quand même tenu de rester dans l'hôpital de Villejuif.
L'humoriste échappe provisoirement à la détention, mais sa situation peut évoluer. Le parquet de Melun a en effet fait appel de la décision, après avoir requis le placement en détention du comédien.
Identifier les addictions pour déterminer une prise en charge
Dans cette unité, le personnel médical va d'abord se charger d'identifier formellement la ou les addiction(s) dont souffre le comédien de 54 ans. Parmi la liste des substances possibles, des drogues légales, comme l'alcool et le tabac, d'autres comme la cocaïne, ou encore les médicaments. S'y ajoutent des addictions sans produit, comme le jeu ou le sexe.
L'acteur va ensuite passer un bilan de santé avant que les médecins n'établissent la prise en charge médicale et psychologique dont il doit faire l'objet. Cette dernière se fait au cas par cas et dépendra de différents critères. Dans le cas de Pierre Palmade, il s'agit d'une addiction qui dure depuis plus de 30 ans, selon ses déclarations publiques répétées.
L'accompagnement médical de l'acteur, sous forme de cure d'une à deux semaines, pourra par exemple imposer la participation à des groupes de parole ou à des séances de sport. Le traitement des patients se déroule de façon globale, auprès d'une équipe pluridisciplinaire.
Selon la Haute Autorité de santé, la réussite d'un patient à réduire sa consommation de la substance à laquelle il est accro dépend souvent de son adhésion au processus de guérison et du nombre de tentatives effectuées.
Un "sevrage forcé" dans le cas Palmade
La prise en charge de l'acteur ne sera pas classique. En effet, contrairement à la plupart des patients, le comédien n'a pas choisi de rejoindre l'hôpital de Villejuif. "Normalement, le patient souhaite se traiter et adhère à la cure", explique sur BFMTV Laure Westphal, enseignante à Sciences Po et psychologue au CHU Paris psychiatrie et neurosciences. "Là, c'est un sevrage forcé".
La psychologue précise que, dans le cas de Pierre Palmade, l'équipe médicale va être également chargée "d'évaluer les risques psychiatriques de l'usage de toutes ces drogues et aussi de l'accident", ce dernier ayant pu causer un "traumatisme" chez le comédien.
"La post-cure est beaucoup plus longue (que la cure)"
Les analyses toxicologiques ont montré que l'acteur a consommé de la cocaïne avant de prendre la route le vendredi 10 février et faisait la fête depuis au moins 24 heures avant l'accident.
Dans le cas de personnes ayant consommé une ou plusieurs drogues en quantité importante, la prise en charge à court terme est cruciale. "Les descentes de consommation (importantes) sont très violentes, ça peut déclencher des envies suicidaires, une forme de dépressivité, une atmosphère paranoïde", développe Laure Westphal.
La période suivant la cure sera ensuite primordiale. "La cure en elle-même ne suffit pas, c'est un levier", prévient-elle.
"La post-cure est beaucoup plus longue (que la cure). Elle va permettre à la personne de se réinsérer dans sa vie autrement pour prévenir les rechutes", précise-t-elle.